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Comment utiliser un crédit renouvelable à bon escient ?

Parce qu'il est présent dans plus de 70% de dossiers de surendettement, le crédit renouvelable est largement stigmatisé et considéré comme un facteur favorisant le malendettement et le surendettement. Plus largement connu sous les noms de crédit revolving ou de réserve d'argent, le crédit renouvelable est très souvent utilisé pour de mauvaises raisons. Plusieurs réformes mises en place récemment permettent de renforcer la protection du consommateur. Rappel du cadre légal et des pièges à éviter pour bien utiliser le crédit renouvelable.

Le cadre légal
La loi Lagarde de juillet 2010 et la loi Hamon votée courant 2014 ont resserré les conditions d'accès au crédit renouvelable afin de mieux protéger le consommateur. Une des mesures phares est l'obligation pour le prêteur sur le lieu de vente de proposer un crédit classique amortissable en alternative à un crédit renouvelable pour tout achat d'un montant supérieur à 1000€.


Signalons quatre autres mesures importantes :
- le remboursement dans les 3 ans pour les crédits d'un montant inférieur ou égal à 3000€, dans les 5 ans pour les montants supérieurs ;
- chaque année, avant de proposer la reconduction du contrat, le prêteur doit consulter le fichier des incidents de paiement et vérifier votre solvabilité tous les 3 ans ;
- pour accélérer le remboursement des petits crédits, la loi prévoit une mensualité minimum de 15€. Le remboursement minimal sera calculé après chaque nouvelle utilisation. La mensualité sera ainsi adaptée au niveau du capital effectivement emprunté.
- le contrat est suspendu si le crédit n'est pas utilisé durant un an ; si vous ne le réactivez pas, il est définitivement résilié un an après la suspension.

Bien utiliser un crédit renouvelable

Le double avantage du crédit renouvelable est sa facilité d'accès et le faible montant des mensualités. Cette dernière spécificité cache un coût élevé, car les taux d'intérêts sont souvent proches du taux de l'usure (autour de 20%), deux fois supérieurs aux taux proposés lors d'un crédit classique (prêt affecté). Et comme pour tout type de crédit, plus la mensualité est faible, plus le taux est élevé, et plus le coût final augmente.


Ce coût final est par nature impossible à connaître à l'avance, à l'inverse d'un crédit amortissable avec un taux fixe dont on connaît à la signature et la durée et le coût global. Le calcul des intérêts d'un crédit renouvelable se fait sur la base du nombre de jours d'utilisation réelle, tandis que le prêteur communique sur un taux effectif global calculé sur une base mensuelle.


Si vous avez recours au crédit renouvelable, évitez l'assurance emprunteur. Elle est bien souvent souscrite car le consommateur ignore son caractère facultatif. Le prêteur va forcément vous inciter à la prendre, vous énumérant tous les avantages de cette protection dont les marges sont particulièrement juteuses.
Si vous n'avez pu privilégier les formes classiques de crédit (prêt affecté ou prêt personnel), évitez un crédit renouvelable avec des mensualités trop faibles et faites en sorte, au bout d'une année, de le transformer en prêt à taux fixe avec un échéancier. Sachez également que vous pouvez anticiper le remboursement de votre crédit sans pénalités ou demander à tout moment la réduction de votre réserve d'argent.



Noémie Palussière

Par , le jeudi 11 décembre 2014

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