Encore un effet direct de la crise financière sur l'économie nationale : le crédit à la consommation a reculé de 13,3% par rapport à 2008 et enregistre là sa plus forte baisse depuis 45 ans. Selon les chiffres de l'ASF (Association française des sociétés financières) publiés lundi dernier, 2009 fait suite à une année 2008 déjà en retrait par rapport à 2007 à -2,4%. Ces données illustrent bien que les engagements pris par les banques en début d'année 2009 pour soutenir l'économie n'ont pas été tenus. C'est le crédit renouvelable qui paie la défaveur des ménages français, celui-là même que les associations de consommateurs voudraient voir réformer et mieux encadrer par une réforme de la loi.

Si 2005 avait été une année faste pour le crédit en général avec +9% d'augmentation par rapport à l'année d'avant, depuis le crédit ne cesse de reculer pour atteindre des niveaux négatifs en 2008 (-2,4%) et s'effondrer en 2009 avec -13,3%. Depuis le début de la crise économique, les ménages français ont réagi en épargnant plus, réflexe de prudence face à une conjoncture incertaine qui les incitent à remettre sine die des projets d'investissements immobiliers ou d'achat de biens d'équipements. Les banques ont dans le même temps durci leurs conditions d'octroi de crédit. En 2009, les ménages français ont mis dans leurs bas de laine 17% de leurs revenus ; il faut remonter à 2002 pour retrouver un tel niveau d'épargne.

Le crédit étant un moteur de l'économie, le gouvernement avait demandé en début 2009 que les banques augmentent leurs encours de crédit de +3% à +4%, promesses difficiles à tenir dans un contexte où leur capacité de prêt s'est réduite, et ce malgré les aides octroyées par l'Etat. La hausse du surendettement a de plus contraint les établissements bancaires à sélectionner plus rigoureusement les candidats à l'emprunt. L'ASF qui représente 60% de l'activité enregistre 38 milliards d'euros distribués pour le crédit à la consommation contre 43,8 milliards en 2008.

Le prêt personnel est le crédit qui subit le plus fort recul avec -22,8%. Le crédit renouvelable, crédit le plus distribué, est malmené aussi avec un repli de -11,2%. Quant aux crédits octroyés pour financer l'équipement de la maison, ils se sont contractés de 13,3%. Seul le crédit accordé pour le financement d'un achat automobile tire son épingle du jeu avec un recul modéré de -4% : primes à la casse et efforts commerciaux des sociétés constructrices ont soutenu le secteur.

Alors que le gouvernement prévoit de réformer le crédit à la consommation courant 2010, les chiffes amènent de l'eau au moulin des établissements financiers qui critiquent un projet qui risque de bloquer encore plus l'accès au crédit.