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Le crédit en 2009 : les Français plus prudents.

L'Observatoire des crédits aux ménages, dans son étude publiée mardi dernier, confirme ce que tous pressentaient : le crédit a reculé en 2009, les ménages français ont préféré jouer de prudence pour affronter la crise économique. Tous les types de crédit sont concernés par cette attitude de prévoyance, même si le crédit immobilier résiste mieux grâce au soutien du gouvernement. En revanche le crédit à la consommation est en repli net et ne doit son niveau qu'au crédit automobile boosté par la prime à la casse.

L'étude aura été réalisée sur un panel de 13 000 personnes interrogées sur leur situation par rapport au crédit. Elle révèle que l'année 2009 aura freiné les envies de crédits : 52,6% des ménages avaient un crédit à rembourser en 2008 contre 50,8% en 2009. Moins de 9 millions de nouveaux contrats ont été signés, soit un recul de 10% par rapport à 2008.

Le crédit à la consommation est le premier à souffrir de l'attitude attentiste des Français qui remettent sine die leurs dépenses de biens d'équipement. Ils étaient 33,8% à avoir un crédit à la consommation en cours en 2008 contre 31,7% en 2009, soit le niveau le plus bas depuis 1997. Ils ont aussi été moins nombreux à renouveler leur carte de crédit de grands magasins. Le crédit renouvelable ou revolving enregistre la plus forte baisse avec 7,7% des ménages y ayant recours contre 9,6% en 2008. Seul le crédit auto garde le cap grâce à la prime à casse de 1 000€ qui a motivé fortement les achats de véhicules à crédit : il totalise la moitié des crédits conso. L'étude met en lumière également que ce sont principalement les pré-retraités et les retraités qui ont le plus sollicité le crédit auto et profité de la prime de l'Etat.

Le crédit immobilier résiste mieux avec 30,8% des Français détenant un crédit immobilier. Le taux est resté stable avant tout grâce aux mesures de soutien du secteur et aux dispositifs de défiscalisation mis en place en début 2009. Les excellentes performances des taux de crédit immobilier et les efforts des banques en matière d'octroi de crédit ont notamment incité les jeunes de moins de 30 ans à se lancer dans un projet immobilier : en 2009 ils sont deux fois plus nombreux qu'en 2001 à avoir un crédit immobilier en cours soit 21,2%. Les mesures d'aide à l'accession à la propriété ont en effet plutôt favorisé les ventes de petites surfaces qui sont généralement convoitées par les ménages jeunes à faible budget. La baisse continuelle des taux qui se poursuit encore en mars 2010 devrait bénéficier au secteur et inciter plus de ménages à acheter leur logement : ils sont 5,6% à envisager un crédit immobilier fin 2009 contre 4,8% fin 2008.

L'étude s'intéresse aussi au surendettement qui a malheureusement progressé en 2009. Le nombre de ménages fragiles a augmenté l'an passé pour atteindre 4,4% de l'ensemble des foyers contre 4,2% en 2008. Les jeunes représentent 16,6% de ces ménages en difficulté et le taux de paupérisation des seniors (plus de 64 ans) atteint désormais 16,4%, en progression régulière.

2010 devrait confirmer cette tendance au repli face au crédit : le spectre du chômage est toujours patent et les Français toujours plus enclins à se prémunir contre les aléas économiques.



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