Crédit à la consommation : des changements avec la loi Hamon.
Arrivée au terme de son parcours  législatif jeudi 13 dernier, la loi Hamon relative à la consommation  balaie un large spectre, de l'assurance au crédit, en passant par les  relations clients et l'action de groupe, avec, comme fil rouge, la  protection renforcée des consommateurs. Intéressons-nous aux  améliorations qu'elle contient en matière de crédit. 
Prévenir le surendettement
Sur  la sellette depuis la loi Lagarde, le crédit renouvelable passe à  nouveau sous les fourches caudines du législateur. Sa distribution sera  encore mieux encadrée. Si la loi Lagarde oblige déjà le prêteur à  proposer un crédit amortissable à la place du crédit renouvelable, la  loi Hamon impose le seuil de 1 000€ pour présenter cette offre  alternative. En parallèle, le prêteur devra fournir au client toutes les  données lui permettant de comparer les deux offres : coûts, modalités  d'amortissement, selon au moins deux hypothèses de durée de  remboursement. Il faudra attendre 9 mois après la publication du décret  d'application pour que ces nouvelles dispositions entrent en vigueur.
Toujours  dans le domaine du crédit renouvelable, la loi raccourcit la durée de  vie des lignes de crédit dormantes. A l'issue d'une année sans  utilisation, et non plus deux comme aujourd'hui, le crédit renouvelable  sera suspendu ; libre à l'emprunteur de demander la levée de cette  suspension dans un délai d'un an, le préteur ayant obligation de  vérifier sa solvabilité. Sans réclamation de la part de l'emprunteur  dans ce délai, le contrat de crédit est résilié unilatéralement.
Déliaison du crédit avec les cartes de distributeur
Autre  volet pour combattre le surendettement. La grande distribution s'est  fait une spécialité de proposer des cartes de crédit assorties  d'avantages commerciaux. Ces cartes confuses constituent 60% des cartes  proposés en magasin. Les clients sont incités à utiliser ce crédit  inépuisable plutôt qu'opter pour un emprunt encadré (prêt affecté).  Rappelons que la loi Lagarde rend obligatoire la possibilité de payer au  comptant avant de choisir le crédit. La loi Hamon va plus loin en  interdisant de subordonner le bénéfice des avantages commerciaux au  paiement du crédit, c'est-à-dire la déliaison entre les cartes de  fidélité et les cartes de crédit. Serait-ce la fin programmée de ces  cartes mixtes qui ont pour objectif déguisé de faire du démarchage de  crédit...et un pavé dans la mare de deux acteurs majeurs du crédit conso  ? BNP Paribas Personal Finance et Crédit Agricole Consumer Finance  gèrent à eux deux les deux tiers du crédit renouvelable via leur filiale  Cetelem.
Fichier positif
Sans cesse remis  aux calendes grecques, le fichier recensant les crédits aux particuliers  va enfin voir le jour. Ce registre national contiendra les crédits à la  consommation accordés aux personnes physiques n'agissant pas pour des  besoins professionnels, à savoir les crédits amortissables, les crédits  renouvelables, les crédits affectés, les autorisations de découvert et  les opérations de location-vente et location avec option d'achat. Les  crédits immobiliers ne figureront pas sur ce fichier. Il recensera tous  les incidents de paiement, y compris ceux de crédits immobiliers. Il  sera tenu par la Banque de France et alimenté par les déclarations des  prêteurs. Ces derniers auront obligation de le consulter pour toute  ouverture de ligne de crédit. Il faudra attendre plusieurs années avant  de constater son éventuelle efficacité, puisqu'il intégrera seulement  les nouveaux prêts.
 
						 
				Par Noémie Palussière, le vendredi 21 février 2014

