Crédit renouvelable : utile quand il s'adresse au bon emprunteur.
Après la censure par le Conseil  Constitutionnel du registre national des crédits aux particuliers, le  gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures pour lutter contre le  surendettement. Envisagera-t-il de réformer le crédit renouvelable, ce  crédit que certains qualifient de toxique et d'anti-chambre du  surendettement ? Va-t-il le supprimer comme certains le réclament ?  Depuis la loi Lagarde de juillet 2010, le crédit renouvelable est en  perte de vitesse. Sa mauvaise réputation auprès des associations de  consommateurs et les mesures mises en place pour mieux l'encadrer ont  fait reculer ce type de prêt. La loi Hamon de février dernier en remet  une couche en renforçant les obligations données aux prêteurs. 
Pour  autant, le crédit renouvelable a son utilité. Il peut être une solution  immédiate et provisoire pour un certain type d'emprunteur. Longtemps  distribué aux personnes les plus fragiles, le crédit renouvelable, que  la loi Lagarde interdit de nommer autrement (exit réserve d'argent,  crédit permanent ou crédit revolving), doit être octroyé à bon escient,  c'est-à-dire à ceux dont les difficultés limitées et passagères ne  viendront pas durablement entamer le reste à vivre. 
Tout le  monde peut avoir à un moment donné des fins de mois difficiles. Une  petit trésorerie additionnelle peut dans ce cas faire le lien salvateur  d'un mois à un autre. Le crédit renouvelable doit être utilisé pour les  petites sommes, à condition de le rembourser rapidement et de ne pas  céder à la facilité d'y puiser éternellement. C'est "l'urgence" de la  situation qui prévaut. Si l'emprunteur nécessite une trésorerie  immédiate, mieux vaut fait une demande de crédit renouvelable. Quand la  somme est modérée, les organismes de crédit accordent en effet plus  facilement un crédit renouvelable qu'un prêt personnel ou affecté, une  fois les vérifications d'usage effectuées. Rappelons que le crédit  renouvelable se caractérise par un taux d'intérêt élevé et des  mensualités faibles, plus coûteux au final qu'un autre type de prêt. Sur  des sommes modestes (moins de 800€) et une durée de remboursement  courte (inférieure ou égale à 6 mois), son coût est acceptable pour une  utilité avérée.
Pour mémoire, la loi Lagarde limite les durées de  remboursement des crédits renouvelables depuis mai 2011. Les crédits  inférieurs à 3 000€ doivent remboursés dans les 3 ans, dans les 5 ans si  le montant est supérieur. Par ailleurs, l'emprunteur a la possibilité  de transformer le crédit renouvelable en prêt amortissable pour  programmer le remboursement définitif de son crédit. La loi Hamon qui  vient d'être adoptée par le Parlement raccourcit pour sa part la durée  de vie des lignes de crédits renouvelables non utilisées : elle passe de  deux à un an, c'est-à-dire qu'une ligne de crédit non utilisée depuis  un an sera automatiquement suspendue.
 
						 
				Par Noémie Palussière, le mercredi 26 mars 2014

