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Crédit immobilier : accès difficile pour les emprunteurs.

Elle n'est pas si loin l'époque où l'on pouvait décrocher un emprunt de longue durée à un taux très bas. Il faut se reporter à l'automne 2010 pour s'apercevoir que les conditions d'accès au crédit immobilier ont grandement changé en tout juste une année. Une année où les emprunteurs pleins d'allant sont passés en mode pessimisme. Ce n'est pas tant la hausse des taux d'emprunt qui inquiète que le climat général peu favorable en apparence à l'achat immobilier. A quelques encablures de l'échéance électorale, ceux qui portent un projet immobilier sont sur la défensive et les banques plus farouches quant à l'accès au crédit. Ambiance.

La hausse continuelle des taux du crédit à l'habitat depuis l'automne 2010

Elle a entrainé la désolvabilisation des emprunteurs. D'ailleurs cette hausse est plutôt relative, le niveau des taux est toujours bien en-deçà de celui enregistré à l'automne 2008, quand la première crise s'est déclenchée (5,35% en moyenne sur 20 ans contre 4,10% aujourd'hui). Les prévisions donnent les taux en progression constante pour l'année 2012. Difficile de tirer à vue, le mouvement des taux de crédit est lié à des facteurs peu visibles pour le moment. Le recul du pouvoir d'achat immobilier résulte également de la hausse des prix des biens, très inégales selon les zones géographiques, mais élevée au regard de la moyenne sur l'hexagone : entre 6% et 7% pour l'ensemble du pays, jusqu'à 12% pour la capitale. La pierre n'a pas perdu son statut de valeur refuge, la crise, celle qui s'incruste dans l'économie européenne depuis l'été, a creusé le sillon.

Pourtant, depuis juillet, les candidats à l'achat immobilier doivent faire face au manque d'enthousiasme des banques. Touchées par la crise de la dette et soumises à une réglementation drastique concernant leurs fonds propres, les établissements bancaires jouent la carte de la prudence. Aucun risque n'est pris, la frilosité des de mise et seuls les profils lisses se voient ouvrir les portes du crédit. Les premiers à en faire les frais sont les primo-accédants qui ne peuvent plus emprunter sur des durées longues (supérieures ou égales à 25 ans) et qui sont quasiment exclus du marché des grandes agglomérations où les prix se sont envolés depuis 2 ans. Autre barrière dressée par les banques : l'apport personnel. S'il est inférieur à 20% de la valeur de l'opération, la banque sera plus sévère avec le projet. Les courtiers en crédit ont d'ailleurs noté que le taux d'apport personnel s'est accru au cours du dernier semestre 2011, constatation qui met en exergue le souci des emprunteurs à soutenir leur projet auprès des banques au risque de puiser dans leur épargne (assurance vie).

La coupe est pleine avec la limitation du PTZ+ à l'immobilier neuf.

Les acheteurs potentiels considèrent sous un autre oeil leur projet d'acquisition et hésitent à faire le grand saut à 5 mois du résultat présidentiel. Chacun a l'espoir que le candidat élu impulse une politique en faveur de l'achat immobilier. D'un président à l'autre, les finances publiques seront toujours dans le rouge. Si vous avez un projet immobilier solide pour un bien de qualité, n'hésitez pas. Les taux ne vont pas baisser dans les mois prochains : jusque là relativement épargnés par la crise de la dette, ils devraient progresser durablement.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 10 janvier 2012

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