Immobilier : coup de frein sur le marché francilien.
Rien ne va plus entre acheteurs et vendeurs en Île-de-France. Les deux acteurs s'observent sans jamais communier par la transaction. Le constat est amer, porté par les agents immobiliers et les Notaires de France. Le marché francilien plonge, tandis que les prix des biens résistent irrémédiablement. Les professionnels réclament des mesures pérennes pour inverser la tendance. Il faudra attendre la loi de finances 2013 pour confirmer l'impulsion que souhaite donner le gouvernement au secteur immobilier.
Les Notaires de France chiffrent la baisse du volume des transactions à 22% sur une année. L'hémorragie risque de se prolonger jusqu'à la fin de l'année et prendre des proportions inégalées. La demande ne rencontre pas l'offre, le fait n'est pas nouveau mais s'intensifie par l'immobilisme tenace des deux camps : les vendeurs refusent de rogner sur leurs prétentions, alors que les acheteurs attendent un recul des prix significatif, bien au-delà des baisses constatées dans les régions.
Les prix de l'immobilier en Île-de-france n'ont que peu fléchi. Les baisses restent anecdotiques au regard des attentes des acheteurs : -0,4% à Paris, -0,5% en Grande-Couronne et -0,7% en Petite-Couronne sur les mois de juillet et août selon les chiffres du réseau d'agents immobiliers Meilleursagents.com. Dans la capitale, les prix se sont contractés de 2,6% entre juillet 2011 et juillet 2012. Etant donné la conjoncture dégradée, les acquéreurs potentiels escomptaient une baisse plus sévère, au minimum -10%. Les biens présentant des défauts, ainsi que les grande surfaces trouvent rarement preneurs : quand l'écart entre le prix proposé et l'estimation attendue atteint 10% voire 15%, la rencontre n'a pas lieu. Entre acheteurs espérant une chute des prix qui ne se fera pas et vendeurs surestimant leur bien, la rupture est consommée.
L'autre facteur aggravant est la rareté des acheteurs confrontés à l'accès au crédit mais plus encore retenus de passer à l'acte à cause des réalités économiques. La suppression du PTZ+ dans l'ancien a été l'amorce d'une contraction du marché en privant les primo-accédants d'une aide indispensable. Les vendeurs d'hier attendent des jours meilleurs, refusant de céder sur la valeur de leur bien. Seule la vente contrainte pour des raisons familiales ou professionnelles trouve preneur.
Chacun appelle de ses voeux une politique durable et équilibrée en matière d'accès au logement et d'investissement locatif, ainsi qu'une fiscalité des plus-values moins pénalisante sur les cessions de résidences secondaires. On sera fixé fin septembre lors de l'examen du projet de loi de finances 2013.

Par Gerard Mihranyan, le lundi 1 octobre 2012