La différence notoire entre le premier trimestre 2009 et celui de 2010 : la production de crédits immobiliers aux particuliers. Les banques annoncent avoir débloqué 70,3% de crédits de plus par rapport à l'an passé. Des conditions d'octroi plus souples et des taux de crédit très performants ont favorisé la hausse de la demande. Le baromètre Crédit Logement/CSA confirme une augmentation des crédits accordés constante depuis le début de l'année. Malgré ces signes de reprise encourageants, la solvabilité des ménages reste fragile et le revenu moyen nécessaire pour acquérir un bien immobilier est en hausse graduelle. Si le nombre de Français qui achètent leur logement ne cesse de s'accroître, l'activité immobilière de l'année restera hésitante et cette hausse des crédits est à mettre en parallèle avec les chiffres du premier trimestre 2009 évidemment médiocres.

Selon Crédit Logement, la production de crédits immobiliers a bondi de +70,3% au premier trimestre 2010 par rapport à la même période l'année passée. 23,7 milliards d'euros ont été octroyés par les établissements affiliés à ce principal organisme de garantie sur les 4 premiers mois, avec 7,29 milliards en avril après 6,5 milliards d'euros en mars. Ces chiffres prometteurs cachent les faibles performances de l'année de référence en plein coeur de la crise financière.

Le niveau exceptionnel des taux de crédit auquel on peut ajouter, il est vrai, les mesures du gouvernement en faveur de l'accession à la propriété, explique la croissance constante de la demande. Crédit Logement estime que 94% des nouveaux prêts accordés le sont avec des taux inférieurs à 4%. On est proche du seuil record de fin 2005. En 2007, le nombre de demandes de prêts atteignait environ 1 700 demandes de caution par jour, en avril il a bondi à 2 700 demandes par jour. Les acheteurs sentent-ils que le vent va tourner et veulent-ils profiter, quand il est encore temps, des conditions particulières qui risquent de changer avant la fin de l'année ?

On l'a constaté maintes fois depuis le début de la crise économique, les prix des biens immobiliers n'ont pas subi de baisse drastique qui aurait dynamisé fortement le secteur. Au contraire, l'achat immobilier coûte de plus en plus cher, parallèlement à la faible croissance des revenus des ménages. Il faut désormais emprunter plus pour acquérir son logement : le montant des prêts a augmenté de +3,7% en 2009, et croît encore de +3,3% sur le trimestre. Il faut 3,84 années de revenus en avril contre 3,56 fin 2008 pour acheter son logement, une tendance qui s'affirme depuis 2009.

Les banques se sont engagées en début d'année à faciliter les conditions d'octroi de crédit et accorder 15% de crédits immobiliers en plus qu'en 2009. Il est encore tôt pour espérer ce résultat, le premier trimestre étant malgré tout encourageant. Avant la fin de l'année, il est fort probable que le niveau des taux bouge à la hausse, des variations sur les prix des biens immobiliers devraient alors intervenir, mais personne aujourd'hui n'ose se lancer dans des conjectures hasardeuses.