Alors que tout le monde s'attendait à une stagnation des taux de crédits immobiliers à l'automne, octobre a vécu une nouvelle baisse. Le mouvement de recul se poursuit depuis un an et établit un record jamais égalé depuis 15 ans. C'est la baisse des taux la plus rapide depuis 1993. Le marché de l'immobilier est donc toujours convalescent malgré une légère reprise depuis quelques semaines. Sur l'ensemble de l'année, le recul de l'activité en matière d'octroi de crédits aux ménages se situera aux alentours de 22%. Pour tous ceux dont la situation économique est stable, il est bon de rappeler que la période est idéale pour mener à bien un projet immobilier : taux en baisse et prix en recul permettent de dessiner un contexte plus que favorable en y ajoutant les diverses mesures gouvernementales qui ont vu le jour depuis le début de l'année. On estime à environ 10% la baisse du montant des mensualités.

En octobre, le taux moyen des crédits immobiliers atteint 3,80% (hors assurance et frais de garantie). Selon les données de l'Observatoire Crédit Logement CSA, la durée moyenne d'emprunt était de 212 mois (soit un peu moins de 18 ans) pour un montant moyen emprunté de 146 900€. 81,3% des prêts avaient une durée moyenne comprise entre 180 mois (15 ans) et 360 mois (30 ans). L'organisme précise que nous nous trouvons dans une situation équivalente à celle du printemps 2006 et que le niveau des taux les plus bas n'est pas encore atteint, c'est-à-dire 3,35% en 2005. Ce qui laisse augurer de nouvelles baisses légères comme le laissent à penser certains professionnels tel Empruntis. En maintenant sa politique des taux directeurs, la Banque Centrale Européenne donne la possibilité aux banques de renforcer leur concurrence sur le marché des taux de crédits.

Même si la production des prêts immobiliers a repris depuis 6 mois avec une augmentation de 25,6% entre le deuxième et le troisième trimestre, l'activité reste faible compte tenu du niveau très bas de l'année 2008. Entre octobre 2008 et janvier 2009, la chute des prêts immobiliers avait dépassé 40%. La baisse spectaculaire des taux a favorisé la reprise. 58,3% des acheteurs obtiennent un taux fixe inférieur à 4%. Du côté des taux variables, les baisses sont encore plu sensibles avec -0,20% en moyenne, ce qui établit le taux variable à 2,40% pour 15 ans et 2,32% pour 7 ans. Avec un taux capé à 1%, ces performances méritent qu'on s'y attarde, mais seulement 6,6% de la production de crédit concerne les taux variables.

D'après l'Observatoire Crédit Logement CSA, en dehors des prêts aidés par l'Etat, le nombre d'emprunteurs est plutôt faible ; la majorité des acquéreurs sont des primo-accédants qui ont peu d'apport personnel et sollicitent les prêts aidés pour s'engager. Les moins de 35 ans constituent le coeur du marché dans le neuf pour 52,9% et dans l'ancien pour 52,1%. A l'inverse, les plus de 55 ans se font plus rares : généralement déjà propriétaires, ils attendent des conditions plus favorables à la revente de leur bien. Le marché de la revente est donc grippé pour des raisons essentiellement psychologiques, un marché déprimé n'incitant pas à réaliser l'opération. Le crédit relais s'est effondré en 2009 et ne représente plus que 4%, alors qu'il constituait 12% en 2008 et 15% en 2007.

La reprise est donc bien légère si ce n'est latente. Le rebond du deuxième et du troisième trimestre laisse espérer des mois plus performants si les indices économiques sont rassurants.