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Immobilier en 2010 : l'analyse du Crédit Foncier.

Une énième étude de l'activité immobilière en 2009 et des prévisions sur 2010 : elle émane du Crédit Foncier cette fois et diffère de celle des Notaires de France et de l'Insee, car elle ne prend pas en compte les ventes autres que celles qui concernent maisons et appartements (caves, parking et lots de commerce). La constatation sur le front des prix reste toutefois la même, ils auront assez peu baissé en 2009 et certaines zones rattrapent même leur retard en ce début d'année 2010 déjà bien engagé. Les volumes ont certes rebondi à l'automne dernier, mais n'évoluent pas de manière conséquente, les taux de crédit historiquement bas ne permettant pas aux prix de reculer suffisamment pour débloquer le marché.

L'attente d'un repli des prix de l'immobilier dans un contexte de crise économique est restée en l'état. Après 10 années d'inflation qui avaient gonflé les prix de +140% dans l'ancien et de +80% dans le neuf, le virage déflationniste s'est amorcé en 2007 pour ralentir fin 2009. La baisse des prix dans l'ancien n'aura finalement été que de -9% en 2009 avec des disparités régionales : à Dijon et Montpellier les valeurs des biens anciens n'auront pas bougé, tandis qu'ailleurs le recul se situe entre 5% et 10%, avec -4% pour Paris. En glissement annuel en mars, la baisse des prix dans l'ancien n'atteint plus que -3%. Le Crédit Foncier envisage une régression des prix dans l'ancien en 2010 en périphérie des villes, les centre-villes devraient, quant à eux, voir leurs prix progresser comme c'est déjà le cas à Paris. Le niveau très bas des taux de crédit et la pénurie de logements contribuent au maintien des prix dans l'ancien. Entre ceux qui attendent que les prix remontent et ceux qui souhaiteraient qu'ils baissent réellement, la rencontre n'a pas lieu et le volume des transactions en souffre : 513 000 ventes en 2009 soit une contraction de 13% par rapport à 2008. L'activité immobilière avait donné des signes de reprise au dernier trimestre 2009 grâce avant tout aux performances des taux de crédit. Ces derniers devraient stagner en 2010, les prévisions économiques n'anticipent une légère remontée qu'à la fin de l'année en cours. Dans ce contexte il est peu probable que les prix dans l'ancien subissent de notables évolutions.

Dans le neuf, le recul des prix n'aura pas eu lieu sauf dans certaines villes comme Limoges, Marseille ou encore Rennes où il atteint près de -5%. Le volume des transactions, dopé par les mesures du gouvernement, a cru de +34% entre 2008 et 2009. Malgré tout, les aides à l'accession au logement ainsi que le dispositif Scellier n'ont fait que transfuser le marché du neuf, et induire un niveau de prix globalement surévalués. Les coûts de construction restent trop élevés compte tenu des nouvelles normes imposées aux constructeurs, et les prix du foncier peu raisonnables. Le soutien de l'Etat se remarque par les chiffres concernant les acheteurs : 8 sur 10 sont des primo-accédants qui ont bénéficié une aide publique et sa diminution programmé et progressive en 2010 et 2011 risque d'être préjudiciable au secteur.



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