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Immobilier et reprise : effet d'annonce ou réalité ?

Les indicateurs concernant l'immobilier neuf semblent être au vert pour ces premiers mois de l'année 2010. Le ministère de l'Ecologie et du Développement durable publie des chiffres encourageants qui laissent à penser que le marché se redresse : le secteur de la construction est relancé, et la demande de permis de construire en nette augmentation. Les taux de crédit favorisent les intentions d'achat et les courtiers se félicitent d'une progression sensible des demandes de crédit. Malgré cela, les prix des biens neufs ont une forte tendance à la hausse et la capacité d'emprunt des ménages ne cessent de se dégrader. La reprise tient donc sur des bases bien fragiles, la consolidation sera lente.

Le courtier en crédit Meilleurtaux.com annonce une hausse de la demande de crédit de 10% sur le premier trimestre 2010 par rapport au premier trimestre de 2009, et sur une année la croissance de la demande de crédit atteint 25% : des résultats optimistes obtenus en partie grâce au niveau des taux de crédit qui ont perdu 1,20 point depuis le début 2009. Aujourd'hui un bon dossier peut décrocher un prêt sur 20 ans au taux de 3,60%. Si le marché immobilier 2009 avait été marqué par l'omniprésence des primo-accédants encouragés dans leurs intentions par les mesures du gouvernement pour favoriser l'accession à la propriété, le marché 2010 retrouve les faveurs des secundo-accédants et plus globalement des ménages à revenus plus élevés. Les excellentes performances des taux entraînent également une hausse des demandes de rachat de crédit et de renégociation de crédit qui représentent 25% des dossiers chez Meilleurtaux.com. Ceux qui ont acheté avant la crise à des taux autour de 5% se voient fortement pénalisés au regard des taux pratiqués aujourd'hui et leur intérêt est bien de renégocier les mensualités de leur prêt pour gagner jusqu'à 1 point et réduire la durée de leur emprunt.

Le neuf repart nettement avec une forte progression, d'une part, du nombre de permis de construire entre février et avril 2010 (+25%) et d'autre part, des ventes par promoteurs qui gagnent +5,3% au premier trimestre. Les analystes restent néanmoins prudents et n'anticipent pas pour le moment de reprise durable pour le reste de l'année. La demande est forte et est confrontée à une pénurie de logements. Les prix suivent une courbe inflationniste et les baisses enregistrées durant la crise sont désormais masquées : par rapport au premier trimestre 2009, le prix moyen du mètre carré a progressé de +6,8% pour atteindre 3 492€. L'immobilier neuf subit les nouvelles normes environnementales qui accroissent les coûts de construction, les économies d'échelle se feront très lentement dans ce domaine.

Le marché s'appuie sur une demande inférieure à l'offre et sur les dispositifs d'aide de l'Etat encore en place. Soutenant la solvabilité des ménages, ces derniers devraient être modifiés voir supprimés avant la fin de l'année, ce qui exposerait l'immobilier à un infléchissement des intentions d'achat. Il est trop tôt pour se prononcer sur un horizon clair et positif, le contexte économique ne donne pas aujourd'hui de signes suffisamment optimistes pour se réjouir de l'embellie de ce début d'année.



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