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Immobilier : hausse du crédit.

Toujours à la peine depuis plus d'un an, le secteur de l'immobilier tend à se redresser en ce début d'année 2010. Le dernier observatoire du Crédit/Logement /CSA fait état d'une reprise d'activité avec une hausse confirmée des prêts à l'habitat. L'économiste Michel Mouillard, responsable de l'étude, s'attend à ce qu'en 2010 le marché de l'immobilier retrouve sa vigueur mais peut-être pas avant l'été prochain, la conjoncture économique émoussant la solvabilité des ménages.

Le baromètre Crédit Logement/CSA estime que le crédit a atteint son niveau le plus bas début 2009 après un recul continu depuis 2007. 2008 avait en effet été une année médiocre en terme de production de crédit immobilier avec un repli de 17% par rapport à 2007. En 2009, la chute s'est poursuivie avec -20% de crédits octroyés par les banques à 112,5 milliards d'euros. Les analystes qui prévoyaient une catastrophe pour l'année 2009 ont révisé leurs positions au regard du redressement opéré depuis le printemps dernier.

La régression s'atténue effectivement depuis le deuxième trimestre de l'année 2009 : de -41,8% au premier trimestre, pour atteindre ensuite -30,9%, la production de crédit à l'habitat s'est stabilisé à -9,3% entre juillet et septembre, pour se redresser positivement sur les derniers mois de l'année avec +8,1%. On part de loin, il est vrai, le handicap est sévère et la convalescence sera longue. Ces récents chiffres attestent que le marché, qui était moribond, retrouve des couleurs. Michel Mouillard attend une production de crédit en hausse de 13% à 14% pour cette année, soit un total de 127 milliards d'euros. Mais cette remontée du crédit n'est pas attendue avant le deuxième trimestre. Les taux de crédit immobilier ont retrouvé une certaine stabilité après un recul constant depuis l'automne 2008. Aujourd'hui autour de 3,78% en moyen en ce début d'année, ils n'ont guère bougé depuis octobre. Les banques ont compris que la stratégie de conquête de nouveaux clients passe par un maintien des taux à un niveau bas. Et il n'est pas exclus que de nouvelles baisses interviennent au printemps.

C'est surtout le marché du neuf qui a profité de cette conjoncture : taux historiquement bas, soutien du gouvernement, les candidats à l'achat d'un bien immobilier auront été principalement des primo-accédants et des ménages modestes. Le marché de la revente est bloqué, ce qui aggrave le niveau d'endettement. La solvabilité des ménages déjà propriétaires s'est fortement dégradée avec un recul de la valeur des biens depuis 2008. Tant que l'ombre du chômage planera sur les ménages français, le marché de l'immobilier ancien aura des difficultés à redémarrer.



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