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Immobilier neuf sauvé par la loi Scellier.

L'année 2009 aura été médiocre et c'est un euphémisme, mais pas catastrophique pour l'immobilier neuf. L'effondrement craint n'a pas eu lieu grâce en grande partie à la loi Scellier qui aura tiré le marché vers le haut pour éviter qu'il ne s'asphyxie. Le bilan dressé par les promoteurs immobiliers est mitigé, les ventes sont certes plus importantes qu'en 2008, mais les primo-accédants restent minoritaires. Le contexte économique reste très handicapant pour l'accession à la propriété malgré les nombreuses mesures de soutien du gouvernement.

En dépit de taux de crédits immobiliers historiquement bas, les accédants à la propriété n'auront pas été le moteur du marché immobilier en 2009. Seulement 35 000 logements neufs ont été acquis par des primo-accédants. Les promoteurs  constatent un recul notable du pouvoir d'achat immobilier des ménages qui a perdu 60% entre 1997 et 2007, pour regagner 20% sur les 2 années suivantes. Pas suffisant pour resolvabiliser de manière significative les ménages aux revenus modestes et moyens, et ce malgré les aides du gouvernement comme le doublement du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf (jusqu'à juin 2010) ou le Pass foncier.

Sur les 100 000 logements neufs vendus en 2009, 65% soit 65 000 l'auront été grâce au dispositif Scellier avec son avantage fiscal qui permet d'obtenir une réduction d'impôt équivalente à 25% du prix d'achat du bien (sous condition de le louer pendant 9 ans). Grâce à la loi Scellier, la vente de logements neufs a fait un bond de 30% en 2009 par rapport à 2008, année noire qui a fixé le curseur bien bas avec 79 400 ventes. Si l'Etat comptait avoir 70% de propriétaires en France à court et moyen terme, la loi Scellier a largement détourné l'objectif du logement social au profit de l'achat d'investisseurs.

Le gouvernement voudrait que le nombre de constructions atteigne 400 000 par an ; en 2009 il a seulement été de 333 247, alors que la demande est considérable avec des besoins qui s'élèvent à 900 000 selon la Fondation Abbé Pierre. La Fédération des Promoteurs Constructeurs (FPC) reste très prudente quant aux prévisions d'activité pour 2010. Pas de rebond remarquable envisagé, l'économie ne permet pas d'élargir l'horizon et de voir des perspectives véritablement encourageantes. Il faudrait améliorer les mesures de soutien à l'accession à la propriété pour les rendre plus efficaces et permettre également aux promoteurs de s'engager plus fortement dans la construction de logements sociaux.



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