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L'immobilier va-t-il mieux ?

Avec le début du printemps, et son cortège de salons de l'immobilier à travers tout le pays et notamment à Paris la semaine prochaine, on est tenté de se demander quelle est la santé du secteur immobilier. Après une année 2009 plus que morose, 2010 ne livre pas pour le moment de conjonctures particulièrement optimistes, même si des signes tangibles de reprise apparaissent. Les prévisions quant aux prix vont bon train, certains prévoient un recul modéré quand d'autres envisagent plutôt une remontée avant la fin de l'année. Avec des taux de crédit très performants, la situation est globalement favorable aux emprunteurs, mais le marché de la revente peine à se relancer, vendeurs et acheteurs raisonnant différemment.

Quand le bâtiment va, tout va, a fortiori quand l'immobilier va, l'économie est au beau fixe. Le secteur immobilier ne s'est toujours pas redressé des coups de la crise, et si l'effondrement total n'a jamais eu lieu à l'inverse d'autres pays européens, la reprise se fait toujours attendre, malgré quelques motifs de penser optimiste. 2009 aura été une année critique en terme de transactions, et le marché du neuf n'a dû sa survie qu'aux mesures gouvernementales en faveur des primo-accédants et des investisseurs en biens locatifs. L'ancien reste en retrait, paralysé d'une part par une pénurie des biens mis en vente et d'autre part par le comportement attentiste des vendeurs qui avaient misé sur une remontée des valeurs après les légères baisses. Le troisième obstacle à la relance a été le moratoire des banques mis sur le crédit-relais qui, par voie de conséquence, bloque le marché de la revente. La méfiance vis-à-vis des établissements bancaires conjuguée à la crainte des propriétaires de se lancer dans un deuxième projet a été durablement préjudiciable.

C'est sans compter également sur le manque de clarté des prix ou plutôt sur la trop grande multitude de valeurs diffusées d'après des baromètres plus ou moins fiables. Le système de statistiques du marché immobilier est d'ailleurs dans le collimateur du gouvernement qui souhaite ardemment le réformer pour plus de transparence. Chacun s'accorde à dire qu'aucun bouleversement n'aura lieu en 2010, si les prix bougent tant soit peu dans le neuf, ce sera de quelques points à la hausse surtout pour les biens recherchés dont la cote ne s'est jamais démentie. Quant à l'ancien, les professionnels voudraient justement que le recul des prix se poursuive pour que les attentes des clients soient en adéquation avec la réalité du marché. La surévaluation des prix depuis 10 ans n'est plus supportable par les consommateurs qui veulent aujourd'hui acheter au juste prix. Mais pour évaluer le juste prix, le potentiel acheteur n'a pas à sa disposition les outils nécessaires, et c'est là que chacun attend la mise en place d'un nouveau modèle statistique. Après une baisse moyenne d'environ 10% entre le début de la crise financière et l'été 2009, les prix ont stagné pour remonter ensuite légèrement et atteindre un moindre recul cumulé sur un an de seulement 5,6%.

Courtiers et agences immobilières restent néanmoins confiants pour 2010, la pierre étant depuis toujours la valeur refuge des épargnants français. L'effondrement, s'il ne s'est pas produit en 2009, est impossible en 2010. Malgré un pouvoir d'achat dégradé dans une conjoncture économique médiocre, les ménages français ne boudent pas l'immobilier, mais attendent d'autres ajustements qui les rassurent. L'excellente performance des taux de crédit en est un, il faut aussi que l'Etat maintienne son encadrement en faveur de l'accès à la propriété et continue ses efforts en matière de fiscalité.



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