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Crédit immobilier : l'attentisme des banques.

On a coutume de reprocher aux pétroliers de ne pas répercuter rapidement les baisses de l'or noir à la pompe. On pourrait faire le même compliment aux banques qui tardent à ajuster les taux de crédit immobilier au gré du recul de l'OAT. Les taux immobiliers qui ont gagné plus d'un demi point depuis l'automne dernier ont ralenti leur progression en juin pour ne plus bouger durant l'été. Le ralentissement, qu'on pourrait croire justifié par le mouvement de recul de l'OAT 10 ans depuis début juillet, est en-deçà de ce qu'on pouvait escompter. Si l'OAT 10 ans est l'indice de référence des banques pour déterminer les taux fixes des crédits immobilier, c'est une baisse que les taux auraient du subir au bénéfice des emprunteurs.

L'OAT 10 ans est passé de 3,44% début juillet à 2,81% le 29 août, un repli spectaculaire qui doit provoqué en parallèle une baisse des taux de crédit. Or, la baisse se fait toujours attendre : de 4,05%, le taux de crédit sur 15 ans aurait du descendre autour de 3,75%, quand un emprunt sur 20 ans pouvait espérer un taux en-dessous de 4% au lieu de 4,30% aujourd'hui.

On disait les banques françaises solides, capables de faire face à la crise de la dette. Si elles sont effectivement solides, elles rechignent à revoir les taux de crédit. Un ajustement des taux n'aurait aucun impact sur leurs marges qu'elles conserveraient quoiqu'il arrive. Mais la menace des cours boursiers est plus forte, et les établissements bancaires prennent visiblement toutes les précautions nécessaires pour se protéger contre d'éventuelles pertes futures. L'OAT semble ne plus être l'indice unique pour déterminer les taux d'emprunt. Etant donné les incertitudes autour de la crise financière, les taux d'intérêt pourraient continuer de progresser en septembre.