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Immobilier : la Banque de France tire la sonnette d'alarme contre les prix trop élevés.

L'avis émane de la plus haute instance financière du pays, la Banque de France. La hausse, véritable euphémisme, plutôt l'envolée des prix de l'immobilier hexagonal risque à terme de provoquer une bulle immobilière qui pourrait ébranler la stabilité financière. Dans son rapport annuel sur l'état des lieux économique de la France, Christian noyer, le directeur de la BdF, conforte le constat déjà établi par quelques économistes sur le marché immobilier français.

La crise économique récente, celle de l'automne 2008, aura impacté l'immobilier de manière très courte. Les chutes de prix ont certes été constatées sur tout le territoire, mais rapidement avant la fin de l'année 2009, les valeurs sont reparties à la hausse avec des records historiques pour Paris et la région francilienne. Mis à part la capitale qui fait figure d'exception avec un bond de plus de 17% sur l'année 2010, les autres régions françaises ont effacé la dépréciation due à la crise. Le niveau historiquement bas des taux d'intérêts a permis par ailleurs de maintenir cette tendance haussière. Entre 1998 et 2010, les prix de l'immobilier ancien ont bondi de +141%, quand les revenus n'augmentaient en parallèle que de 43%. Le décrochage entre le niveau des revenus et les prix de l'immobilier confirme pour certains experts l'existence d'une bulle immobilière.

La donne a pourtant légèrement changé au cours des premier et deuxième trimestres 2011. Les prix ont continuaient de grimper, mais plus modérément, tandis que les taux d'intérêts ont repris une course ascendante, avec, pour corollaire, une désolvabilisation des prétendants à l'achat immobilier. Certaines régions françaises connaissent depuis quelques semaines une stagnation voire un recul des prix : un repli évalué en moyenne à 0,14% pour les appartements et 0,34% pour les maisons par l'indice PAP pour les 8 plus grandes agglomérations. Le léger tassement du marché au premier semestre exprime clairement le réajustement de l'offre/demande, sauf pour Paris où la pénurie endémique de logements ne fait qu'augmenter l'écart. Les taux ont retrouvé leur niveau d'avant crise et les gains engrangés entre 2009 et fin 2010 sont bel et bien effacés par les hausses successives depuis novembre dernier. Les conditions d'accès au crédit ont donc évolué à la défaveur des emprunteurs qui se voient obligés d'allonger le durée d'emprunt.

Cette augmentation très nette des taux d'intérêt, un demi point en 5 mois, influence légèrement le niveau des prix qui ne progressent plus aussi fortement, voire reculent dans certaines zones. Les taux d'intérêt du crédit immobilier varient en fonction de l'évolution de l'OAT 10 ans qui, depuis quelques semaines, s'est sensiblement replié. Mais aucune baisse notable des taux n'est envisagée par aucun. La contraction de la demande aboutira sans conteste vers un réajustement des prix et des prétentions plus réalistes des vendeurs. Une autorégulation naturelle du marché que beaucoup appellent de leurs voeux.