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Immobilier : la folie des prix à Paris.

Les records sont faits pour être battus et dans le domaine, Paris n'en finit plus de crever les plafonds. La barre des 7 000€/m2 avait été franchie en novembre 2010 ; 7 mois plus tard, c'est-à-dire fin mai, c'est le seuil des 8 000€ qui explose. A noter que les chiffres ont un trimestre de retard, car confirmés par les Notaires qui se basent sur les compromis de vente. Le rythme de croissance du marché immobilier francilien est donc très soutenu, voire atypique au regard des autres régions hexagonales qui ralentissent quelque peu ces derniers mois.

Les agences immobilières et les courtiers avaient déjà annoncé l'excellent niveau d'activité du marché immobilier parisien. En dépassant la barre des 8 000€/m2, les appartements parisiens franchissent un nouveau mur du son. En variation annuelle de mai à mai, les appartements de la capitale enregistrent une progression phénoménale de +22,7%. Les prix sur toute la zone francilienne augmentent de mois en mois pour cumuler près de 14% en une année. Seules les valeurs des maisons ont stagné en mai pour se stabiliser autour de 302 000€ en moyenne, soit une hausse de +7% sur un an. La forte poussée des prix à Paris alimentée par une pénurie endémique de logements a très sûrement porté la contagion sur le reste de la région. La Petite Couronne affiche une progression plus importante que la Grande Couronne avec +15,4% de hausse de prix contre +7,8%. Selon les Notaires, hormis Paris intra muros, aucune région n'atteint cependant le niveau record des prix de l'été 2008.

En dépit de cette envolée des valeurs, le volume des ventes reste élevé avec 36 800 logements anciens vendus en Ile-de-France entre mars et mai 2011 soit une augmentation de 5% par rapport au niveau d'activité de l'an passé. Le nombre d'actes de ventes signés en mai est même supérieur aux meilleurs chiffres de la décennie 1999/2007.

Des chiffres affolants qui inquiète d'ailleurs le Fonds Monétaire International : mercredi dernier le FMI mettait en garde la France contre une surévaluation des prix de son immobilier. Le premier rapport sous l'égide de sa nouvelle présidente, Christine Lagarde, distingue la France des autres pays touchés par la crise financière par le redressement rapide du secteur immobilier dont la baisse des prix en 2008 et 2009 a vite été endiguée pour retrouver les valeurs d'avant-crise. L'augmentation moyenne de 9% en 2010 cache en fait de fortes disparités régionales ; la flambée des prix parisiens (+20% l'an passé) ne peut être le porte-drapeau d'une France régionale où l'équilibre offre/demande est nettement moins tendu.