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Crédit Immobilier : conséquences de la perte du triple A, hausse des taux imminente

Quand l'OAT 10 ans grimpe, l'Etat emprunte à un coût plus élevé. Il creuse sa dette et rend frileux les investisseurs qui se reportent sur des pays où la dette est réputée plus sûre. C'est le chat qui se mord la queue. Les banques qui utilisent l'OAT 10 ans comme indice de référence pour déterminer les taux fixes des crédits immobiliers répercutent la hausse et rendent le crédit plus cher pour les particuliers. Au-delà du cas franco-français, l'exposition des banques aux dettes souveraines de la zone euro leur ont dicté la plus grande prudence avec, pour corollaire, un resserrage de l'accès au crédit. Depuis juillet dernier, les banques ont fait valoir une certaine aversion du risque et ont durci les conditions d'accès au crédit : augmentation du taux d'apport personnel, durées plus courtes, recentrage sur une clientèle aisée. L'heure n'est plus à gagner des parts de marché, mais à consolider les marges et renforcer les fonds propres.

La perte effective du triple A va-t-elle rendre le crédit encore plus difficile à obtenir ? On l'a vu, une note abaissée entraîne des taux plus élevés. En passant de AAA à AA+ assorti d'une perspective négative, la France entame quelque peu la confiance des investisseurs ; l'agence de notation ne donne plus un 20/20 à la capacité de financement de la France, tout en émettant un doute quant à la politique de relance de l'économie. Et c'est là tout le problème. Les réformes entreprises pour contrer le déficit passent uniquement par une austérité budgétaire qui risque à court terme de plomber plus encore la croissance. Les analystes l'ont prédit il y a peu : les taux de crédit aux particuliers devraient grimper autour de 5% (taux moyen sur 20 ans) avant la fin du premier semestre 2012. Indépendamment des conditions de refinancement, les banques doivent faire face aux nouvelles normes prudentielles de Bâle III les obligeant à renforcer leurs fonds propres. La restriction de l'accès au crédit pourrait en revanche faciliter un recul des prix de l'immobilier et de l'assurance emprunteur. On n'aura pas tout perdu.



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 16 janvier 2012

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