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Crédit immobilier : les Français ont emprunté en juin.

Le secteur immobilier est en panne. Une première moitié de l'année marquée par un recul conséquent du volume des transactions et par une production de crédits immobiliers en fort retrait. Le mois de juin se distingue néanmoins en enrayant la chute, porté par des taux de crédits particulièrement attractifs.

Juin enregistre une hausse de 23% du volume des crédits à l'habitat par rapport au mois précédent. Un sursaut notable qu'il faut cependant relativiser au regard des variations annuelles. Le nombre de prêts consentis en juin reste en retrait de 32% par rapport à juin 2011. En février dernier, le nombre de prêts octroyés avait chuté de 41% par rapport à janvier, et de 49% par rapport à février 2011. Sur un an, la production de crédits recule de 32% (chiffres de la Banque de France).

Le rebond de juin s'explique par la bonne tenue des taux de crédit, en repli depuis février. Les taux ont perdu quasiment un demi point pour afficher une moyenne de 3,90% sur la durée de 20 ans. Ils retrouvent leur niveau du printemps 2011, à quelques encablures des records historiques de l'automne 2010. Ces valeurs attirent le chaland et reflètent aussi, malheureusement, la baisse des transactions. Le marché s'est recentré sur une clientèle plus aisée, reléguant à la marge les ménages modestes. Apport personnel plus conséquent, durées plus courtes, montants empruntés en recul, les taux s'inscrivent logiquement en baisse. Les banques pratiquent une politique des taux attractive, étayée par le faible niveau de l'OAT 10 ans.

Cela ne suffit pas à relancer le marché. La chute du la production de crédits atteint une ampleur inégalée que personne n'avait prévue. Au plus fort de la crise de 2009, la baisse n'avait été que de 18%. Au-delà du contexte économique peu engageant et des nouvelles règles prudentielles imposées aux banques, le marché est plombé par la nouvelle donne fiscales sur les plus-values immobilières, le durcissement du Scellier et la suppression du PTZ+ dans l'ancien.



Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 3 août 2012

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