Il n'y a pas que la crème glacée qui fond au soleil estival. Les taux de crédit immobilier aussi et cela dans toutes les régions françaises. Les courtiers constatent un énième mouvement de baisse des taux d'intérêts des crédits aux particuliers. C'est plus que jamais le moment de réaliser un projet immobilier. Août devrait confirmer la tendance, il n'est pas exclu en revanche que les difficultés toujours plus prégnantes de la zone euro inversent le mouvement au dernier trimestre.

Le taux sur 20 ans se négocie en moyenne autour de 3,60%. Les autres durées baissent également, 3,50% pour le taux moyen sur 15 ans et 3,90% sur 25 ans. Ces valeurs affichent la tendance, un excellent dossier peut prétendre décrocher un taux inférieur de plusieurs dixièmes de point (hors assurance). L'Observatoire du financement des marchés résidentiels confirme que les taux moyens ressortent à 3,63% toutes durées confondues en juin, près de 0,30% de mieux qu'au premier trimestre. Les taux s'approchent de leur record historique de l'automne 2010 où le taux moyen s'établissait à 3,25%. En juin, les prêts octroyés sous la barre des 4% représentaient 81% de la production de crédit.

La baisse de 0,25% du principal taux directeur de la Banque Centrale Européenne et l'excellente tenue des obligations d'Etat (l'OAT 10 ans est à son plus bas niveau en juillet) encouragent les banques à pratiquer une politique des taux immobiliers favorable aux emprunteurs. Surtout qu'elles doivent booster leurs parts de marché à l'heure où la production de crédit se contracte (plus de -30% au premier semestre par rapport à 2011). Ce schéma devrait perdurer durant tout l'été, incluant le mois de septembre, habituellement temps fort de l'immobilier. Mais les nuages qui s'amoncellent au-dessus du ciel européen pourrait retourner la situation. Une éventuelle sortie de la zone euro de la Grèce et l'enlisement de l'Espagne dans le marasme économique pourraient affoler les marchés et dégrader les perspectives des "bons" élèves. Comme vient de le faire l'agence de notation Moody's avec l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Les taux pourraient alors reprendre le chemin ascendant.