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Les taux d'intérêts vont de nouveau baisser cet été

Les taux d'intérêts vont de nouveau baisser cet été

Les taux chutent et le thermomètre s'emballe ! Alors que l'été s'amorce sous des températures caniculaires, les conditions de crédit des particuliers sont exceptionnelles, les taux devant inscrire un énième recul dans les semaines à venir.

Taux obligataires négatifs : une situation inédite

On les croyait au plancher, c'était sans compter avec le contexte financier et monétaire de la zone euro. Mardi 18 juin, le taux obligataire français sur 10 ans est passé en zone négative pour la première fois de son histoire...avant de refranchir la barre de 0% en cours de journée. Depuis, il s'est stabilisé autour de 0,05%, un seuil inégalé à ce jour. En février 2018, l'OAT 10 ans titrait 1,0%, descendant jusqu'à 0,20% en mars 2019, un mouvement entrecoupé d'oscillations autour de 0,60% et 0,80% sur près d'un an. Le recul progressif de l'emprunt de l'État français s'est accompagné du repli des taux d'intérêts des crédits immobiliers. En mai, le taux moyen toutes durées confondues s'est établi à 1,29% (hors assurance et hors rachats de prêts), explosant ainsi le record de l'automne 2016 (1,33%).

L'OAT 10 ans avec un taux négatif signifie que les marchés financiers sont prêts à payer pour placer leurs liquidités dans la dette de la France. Ce qui ressemble à une aberration intellectuelle et économique est la conséquence des propos tenus le même jour par Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne. Lors du forum de l'institution à Sintra au Portugal, il a rappelé que de nouvelles baisses des taux directeurs, couplés à des rachats massifs de dettes souveraines, étaient toujours possibles pour minimiser l'absence d'amélioration de l'inflation. Dès 2013, la BCE s'était fixé comme objectif un taux d'inflation à 2%, ou au moins à la marge de ce seuil. En mai 2019, le taux a atteint 1,2% contre 1,7% en avril dernier, soit une décélération très marquée qui a motivé les annonces de Mario Draghi. Avec la Suède, l'Allemagne, coutumière pour sa part des taux obligataires en territoire négatif, l'Autriche et les Pays-Bas, la France figure parmi les pays qui rassurent les investisseurs et pour lesquels ils n'hésitent pas à prêter à taux nul ou quasi nul. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Bonne aujourd'hui pour l'État français qui peut financer à moindres coûts ses projets et réduire la charge déjà abyssale de sa dette, mauvaise demain pour les recettes de l'État et pour la dette publique qui avoisine déjà 100% du PIB. Bonne dans l'immédiat pour les emprunteurs et pour tous ceux qui portent un projet immobilier : ils bénéficient actuellement de conditions exceptionnelles sans précédent.

S'endetter ne coûte presque rien !

Selon l'Observatoire Crédit Logements/CSA qui évalue chaque mois le secteur sur la base des prêts accordés par les grandes enseignes bancaires, les taux sont 4 fois moindres qu'au début des années 2000 et quasiment 10 fois inférieurs à ceux pratiqués au début des années 90 ! Le taux record établi en mai dernier (1,29%) laisse entrevoir de belles perspectives pour les jours à venir. L'OAT 10 ans est utilisé par les banques comme indice pour déterminer les taux fixes des crédits immobiliers aux particuliers. Ses variations sont suivies de celles des taux. Cette ultime repli du taux obligataire devrait prochainement entraîner un ajustement des taux d'intérêts des crédits à l'habitat, permettant à tous de s'endetter à coûts réduits. 

Chaque courtier y va de son scenario. Cafpi mise sur une baisse de 0,1% courant juillet pour tous les profils et sur toutes les maturités, et anticipe même que le phénomène s'inscrive sur la durée compte tenu de la politique monétaire européenne. Les banques vont en effet préférer prêter même à taux faibles plutôt que placer leurs liquidités à rendement négatif auprès de la BCE. Même pronostic pour Meilleurtaux qui se base sur un premier barème déjà reçu pour juillet, en baisse de 0,1% quel que soit le profil de l'emprunteur. Le courtier estime que les taux sous la barre de 1% vont très bientôt devenir la norme et imagine que les profils premium pourront sans mal bénéficier de taux autour de 0,7% et 0,8%, voire 0,5%. Pour la Compagnie européenne de crédit (Empruntis), la concurrence inter-bancaire va obliger des retardataires à s'aligner d'ici septembre, ce qui aura pour vertu d'abaisser le taux moyen pour tous les emprunteurs. 




Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 26 juin 2019

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