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Crédit immobilier : les taux d'intérêts ne baissent plus !

Crédit immobilier : les taux d'intérêts ne baissent plus !

La début de la fin des taux au plancher ?! À en croire les courtiers en crédit immobilier, la baisse des taux marque une pause en octobre, après des mois de recul successifs et ininterrompus. Submergées par les demandes, les banques font traîner les dossiers tout en soignant leurs marges. 2019 sera une année historique en terme de production de crédits et de transactions immobilières.

Stagnation des taux

Selon le courtier Meilleurtaux, les taux des crédits immobiliers ne baissent plus, ils remontent légèrement, au mieux ils stagnent. Sur la base des barèmes des banques partenaires, le courtier observe que le taux fixe pour un bon dossier s'établit à 1,28% sur 20 ans et 1,51% sur 25 ans en octobre, soit un sursaut de 0,04% à 0,05% selon les durées. Même constat chez Emprunt-direct où les valeurs sont similaires, idem chez Cafpi, légèrement au-dessus de ces deux concurrents (1,50% sur 20 ans et 1,55% sur 25 ans). Dissident comme quelques autres, le réseau Le Partenaire affiche quant à lui des valeurs en léger retrait à l'instar des mois passés : 1,15% sur 20 ans et 1,40% sur 25 ans. Ces taux moyens s'entendent hors assurance et coûts des sûretés.

Même si l'évolution est négligeable, elle témoigne de la fin d'une époque, celle où chaque mois oblitérait le record du mois d'avant. Les chiffres du terrain semblent confirmer cette tendance : selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen toutes durées confondues est remonté d'un point en septembre à 1,18% contre 1,17% en août. Ce taux est calculé sur la moyenne des crédits accordés par les plus grands réseaux bancaires le mois écoulé. Les taux se sont donc stabilisés, à un niveau très bas : en septembre, un emprunteur s'endettait en moyenne à 1,08% sur 20 ans et à 1,33% sur 25 ans. 

Le retour des renégociations de crédit immobilier

Ce statu quo s'explique par l'afflux des demandes de financement. Surchargées, certaines banques étirent les délais de traitement des dossiers et se concentrent sur les meilleurs profils. Il faut désormais compter entre 3 semaines et 2 mois et demi d'attente contre 10 jours auparavant. Le bilan de fin d'année est proche, et pour beaucoup d'établissements de crédit, les objectifs sont déjà atteints, ce qui laisse augurer un millésime 2019 exceptionnel. Ceux qui souhaitent financer un projet immobilier doivent s'armer de patience, en particulier les primo-accédants dont le dossier contient un PTZ. Certaines banques stoppent l'octroi des prêts à taux zéro dès mi-octobre en raison des formalités administratives nécessaires à la mise en place de ce type de prêt, plus longues que celles d'un crédit classique. À noter que le PTZ neuf disparaît dans les zones B2 et C en 2020. 

Autre profil pénalisé par ce ralentissement : les personnes qui renégocient leur prêt immobilier. Les marges étant faibles sur le crédit (sur la base du taux nominal), les banques rechignent à l'exercice, sauf si elles veulent conserver le client. À défaut, il faudra aller frapper à la porte d'un concurrent et se heurter, éventuellement, à la problématique d'une longue attente. Les rachats de crédit immobilier sont pourtant repartis, ils ont représenté un quart des demandes en septembre chez certains courtiers.

Immobilier 2019 : année des tous les records

Septembre est marqué par un rebond de la production de crédits immobiliers après la pause estivale : +7,6% pour le montant de production et +8,1% pour le nombre de prêts en trimestre glissant (chiffres Observatoire Crédit Logement). Les courtiers témoignent de ce retour en force. Chez Cafpi, le nombre de dossiers traités a augmenté de 12,5% par rapport à septembre 2018, plus des deux tiers concernant des primo-accédants. L'engorgement de fin d'année ne devrait pas affecter le dynamisme du marché. Fin juillet dernier, sur douze mois, l'immobilier ancien a franchi, pour la première fois depuis que les statistiques existent, la barre symbolique du million de transactions, soit +7% sur un an (Notaires de France). Ces chiffres portent sur une année glissante (de juillet 2018 à juillet 2019), il faudra attendre fin décembre pour savoir si 2019 sera bien l'année du million de ventes immobilières.

Ce futur et probable record s'inscrit sur fond de tension des prix. Dans l'ancien, au deuxième trimestre 2019, la progression moyenne s'établissait à 4% pour les appartements et à 2,4% sur les maisons, sur un an. Dans certaines grosses agglomérations, la hausse sur les appartements atteignait 7%, et excédait même les 10% à Lyon, Villeurbanne et Rennes. D’après les indicateurs avancés des notaires, les prix augmenteraient en rythme annuel, en octobre 2019 et à l'échelle nationale, de 2,7 % pour les maisons et de 5,1 % pour les appartements, s'élevant ainsi à des sommets historiques.   




Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 24 octobre 2019

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