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Crédit immobilier : les taux toujours en hausse.

Depuis novembre, les taux de crédit immobilier sont repartis à la hausse après 20 mois de recul historique. le niveau atteint en octobre qui avait valeur de record est bel et bien oublié. La baisse continuelle entre octobre 2009 et octobre 2010 se trouve rattrapée par les hausses des trois derniers mois : le gain établi en une année s'efface pour laisser le champ libre à un mouvement inflationniste qui renchérit le coût du crédit de 13% depuis novembre dernier. L'ampleur de cette hausse est soudaine et intervient plus rapidement que prévu.

La fin des taux historiquement bas. La brutale remontée des taux de crédit immobilier s'inscrit dans une logique commerciale des banques qui répercutent la hausse des marchés obligataires. La cause est à imputer au rendement de OAT qui ne cesse d'augmenter depuis novembre face à l'inquiétude des places boursières sur la dette des Etats européens. En deux mois, les taux de crédit immobilier directement indexés sur l'OAT ont gagné 0,45%, soit une hausse sans précédent qui fait craindre une dégradation de la solvabilité des ménages, elle-même déjà émoussée par l'augmentation notable des prix des biens dans les régions où le déséquilibre offre/demande est manifeste.

Le courtier Empruntis dresse un constat pour le moins pessimiste de la situation à court et moyen terme. La brusque remontée des taux ne devrait pas s'arrêter là pour atteindre +1% dans les mois à venir. Aujourd'hui le taux moyen sur 15 ans s'établit à 3,80% et à 4% sur 20 ans. Dans l'hypothèse d'un mouvement haussier de +1%, 18% des acquéreurs potentiels n'auraient plus accès au financement d'un éventuel projet immobilier pour cause d'insolvabilité. Le chiffre monterait même à 27% d'acheteurs écartés sur la zone parisienne où la probabilité d'une augmentation des prix de 5% en 2011 se précise.

Par capillarité, la durée de crédit s'allonge, même si la durée de 30 ans reste marginale, et la surface achetable se réduit comme peau de chagrin : -50% en 12 ans pour la province et -70% à Paris. Les dossiers solides avec garantie et apport sont toujours privilégiés par les banquiers et peuvent décrocher les taux préférentiels très compétitifs (autour de 3,15% sur 15 ans). Il faut souligner également que le nouveau prêt à taux zéro, le PTZ+, en vigueur depuis janvier, donne du souffle aux primo-accédants et permet de compenser la remontée des taux : en zone A, l'achat d'un logement BBC peut être financer à hauteur de 40% du prix d'achat grâce au crédit gratuit.

Aujourd'hui, en dépit de la hausse des taux de crédit, la plupart des agences immobilières ne constate aucun impact négatif sur le marché. Si les taux poursuivent leur courbe ascendante, les prix des biens devraient s'infléchir pour atteindre des seuils plus raisonnables.