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Immobilier : plus d'acheteurs que de vendeurs

Immobilier : plus d'acheteurs que de vendeurs

Cela ne vous aura pas échappé : jamais période n'aura été plus propice à l'achat immobilier. Taux d'intérêts au plancher et conditions d'emprunt assouplies, que vous souhaitiez devenir propriétaire ou acquérir un nouveau bien, vous serez bien inspiré de profiter d'une situation inédite. Mais les désirs des porteurs de projet se heurtent parfois à la pénurie d'offres. Il y aurait actuellement 3,5 millions de Français qui veulent acheter contre seulement 2,2 millions de vendeurs.

S'endetter à moindres frais

1,20% (hors assurance), tel est le taux moyen toutes durées confondues, établi en juillet 2019 (Observatoire Crédit Logement/CSA). Le record du mois précédent est battu (1,25%), lui-même inférieur au taux de mai (1,29%). Sur un an, les taux ont perdu 24 points de base : le taux d'emprunt moyen était de 1,44% en juillet 2018. Les taux refluent depuis décembre 2018 à un rythme régulier, en contradiction avec les pronostics des professionnels qui estimaient l'an dernier que les taux avaient pour unique vocation de remonter. Le contexte en a décidé autrement. 

Cela coûte actuellement presque cinq fois moins cher d'emprunter qu'au début des années 2000, une situation imputable à la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne et au niveau des emprunts obligataires. Indice utilisé par les banques pour définir les taux de crédit immobilier, l'emprunt de l'État français sur 10 ans (OAT 10 ans) est en territoire négatif depuis juin dernier et titre désormais autour de -0,40%, ce qui signifie que les investisseurs sur la dette française perdent de l'argent ! Il n'est donc pas impossible que de nouvelles baisses des taux des prêts aux particuliers soient observées dans les prochaines semaines. En tenant compte du niveau de l'inflation, certains emprunteurs bénéficient actuellement de taux réels négatifs : au lieu de s'endetter, ils augmentent leur pouvoir d'achat !

Les vendeurs ont la main

Ce contexte immensément favorable dynamise le marché immobilier. Les Français semblent très confiants : ils sont 8 sur 10 à penser que le moment est opportun pour concrétiser un projet immobilier. Les derniers chiffres de l'Observatoire du moral immobilier publié par Logic-Immo illustrent cet appétit pour la pierre : ils seraient 3,5 millions à vouloir acheter soit 400 000 de plus que début janvier 2019 (+13%). Face à eux, 2,2 millions de vendeurs, 100 000 supplémentaires par rapport au début de cette année, un déséquilibre qui avantage ces derniers, puisque le ratio acheteurs/vendeurs s'est amélioré de 8% en leur faveur.

Ce rapport de force a pour conséquence l'augmentation des prix de logements, même si la moitié des futurs acquéreurs, toujours selon ce sondage, misent sur une stabilité des prix dans les 6 prochains mois. Dans leur note de conjecture immobilière de juillet 2019, les notaires de France projètent une augmentation de 4,5% sur un an à fin août 2019 pour les appartements anciens et de 2,6% pour les maisons anciennes (sur la base des avant-contrats). Sur trois mois, cette évolution est très marquée : +2,6% et +2,9% respectivement. Le niveau excessivement bas des taux permet de compenser cette inflation des prix immobiliers. Stimulé par les taux, le marché tourne à plein régime, enregistrant déjà 985 000 transactions sur douze mois à fin mars 2019, ce qui laisse augurer d'un cru 2019 record avec, au minimum, le seuil du million de ventes atteint.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 3 septembre 2019

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