Encore une énième baisse des taux de crédit immobilier. A l'entame du mois d'août, les taux d'intérêt affichent de belles performances, meilleures que celles des semaines passées. Une excellente nouvelle pour les emprunteurs qui peuvent compter sur des valeurs désormais proches de leur niveau historique de l'automne 2010.

Selon le courtier Empruntis, une seule de ses banques partenaires a augmenté ses taux en de début d'août. Le constat est encore plus probant chez Meilleurtaux.com pour lequel aucune banque n'a relevé ses barèmes. Le taux moyen sur 20 ans est en-deçà des 4% à 3,90% ou 3,80% selon le courtier, soit 0,15% de moins qu'en juin dernier et un demi point de gagner sur le taux de janvier. Ces taux s'entendent hors assurance et bien entendu, avant négociation. Une marge de manoeuvre supplémentaire pour les bons dossiers que les établissements de crédit cherchent à capter. Apport autour de 20% et capacité d'épargne pertinente séduisent les banques prêteuses qui recherchent depuis plusieurs mois le risque zéro en attirant une clientèle solide.

Au final, des décotes de quelques dixièmes sur des durées plus courtes. Dans son dernier rapport, l'Observatoire Crédit Logement/CSA constate un taux moyen toutes durées confondues de 3,54% en juillet, soit 0,41% de moins qu'en mars dernier. Cette moyenne témoigne du raccourcissement des durées d'emprunt : la durée moyenne des prêts consentis est passée de 215 mois en août 2011 à 207 mois en juillet dernier. Les ménages déjà endettés avec un crédit immobilier peuvent aussi prétendre profiter des taux du moment en renégociant leur prêt. La démarche devient légitime pour ceux qui ont emprunté en 2008 voire en 2009 quand le taux sur 20 ans affichent les 5%.

Deux facteurs expliquent cette remarquable tenue des taux : le niveau de l'OAT 10 ans qui recule de semaine en semaine et le taux directeur de la Banque Centrale Européenne maintenu à 0,75%, un seuil sans précédent. En choisissant de répercuter ces baisses conjoncturelles, les banques boostent les taux de crédit tout en conservant leurs marges.

Que nous réservent les prochaines semaines ? Les barèmes pourraient évoluer à la hausse, perturbés par la crise de l'euro qui n'en finit pas d'agiter la planète financière. Un défaut de paiement de l'Espagne et de l'Italie est en effet une éventualité intégrée par tous. L'incertitude qui pèse sur la zone euro laisse peu d'espace pour anticiper une quelconque évolution des taux à la rentrée.