Dans son rapport régional sur l'immobilier en 2009, le courtier Empruntis.com revient sur les données concernant l'achat et l'emprunt immobilier. Emblématique d'une période de crise, l'année 2009 aura été médiocre pour le secteur immobilier, malgré des conditions de prêt favorables grâce aux taux de crédit et les aides gouvernementales qui ont tant soit peu soutenu le marché. Le profil de l'emprunteur souligne son appartenance aux classes relativement aisées avec des revenus supérieurs à la moyenne nationale.

Selon Empruntis, les intentions d'achat ont essentiellement concerné les ménages à hauts revenus. L'emprunteur 2009 aura été une personne âgée de 37 ans ayant un revenu moyen par foyer de 4 562€ net par mois : il est plus âgé qu'en 2005 et ses revenus sont également plus importants (3 768€ mensuels en 2005). La moyenne nationale par foyer est de 2 478€. Même si les aides en faveur de l'accès à la propriété a dynamisé l'achat auprès des primo-accédants, on constate que le contexte économique dégradé a fortement écrémé la demande de crédit, pour ne garder que les personnes hautement solvables. Les banques ont durci leurs conditions d'octroi de crédit et minimisé les risques. Le faible recul des prix des logements n'a pas profité aux ménages à revenus modestes qui espéraient sans doute des baisses plus marquées.

Autre signe démontrant la part prépondérante des ménages aisés dans l'achat immobilier, l'apport moyen : il est en progression de +40% par rapport à 2005 et s'établit à 34 882€ en 2009 contre 33 800€ en 2008. C'est en Ile-de-France que l'apport moyen est le plus élevé avec 50 000€. Le raccourcissement de la durée d'emprunt peut être un corollaire de l'augmentation de cet apport : en 2009 un prêt immobilier courrait sur 19 ans et 2 mois, tandis qu'en 2008 il durait 20 ans et 1 mois. Il est notable par ailleurs que les banques ont favorisé les durées les plus courtes. Néanmoins, en 2010, la durée moyenne risque d'augmenter un peu plus ; les primo-accédants prennent de l'ampleur et leur apport personnel étant plus faible, la durée de remboursement des emprunts s'allongera. En 2009, l'emprunt moyen aura été de 153 036€, soit 11% de plus qu'en 2005 (137 000€).

En 2009, la chute des taux de crédit a favorisé l'achat immobilier ; jusqu'alors, les taux ont continué leur descente, mais leur niveau de performance ne suffit pas pour décider de s'engager dans un projet financier sur le long terme. Les prix des biens restent bien au-delà de la valeur réelle et des espérances des acheteurs.