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Immobilier : le retour des secundo-accédants.

Dans une interview au journal Les Echos, Laurent Vimont, le président du réseau d'agences immobilière Century 21, livre son avis sur le marché immobilier actuel et sur les perspectives de l'année en cours. A l'inverse de l'année 2009 marquée par le soutien efficace des primo-accédants pour la relative tenue du secteur immobilier, le début d'année 2010 voit le retour des secundo-accédants jusque là plutôt frileux. Les prix qui s'étaient infléchis durant le pic de la crise financière ont entamé depuis plusieurs semaines leur lente remontée pour annuler dans certains régions le mouvement baissier. A Paris, l'augmentation des demandes liée à la pénurie de logements entraîne inévitablement une hausse des prix. Présent dans la France entière grâce à ses 900 agences, le groupe Century 21, même s'il représente seulement 8% du marché des transactions, permet une vision élargie du secteur immobilier.

Le marché de la revente était fort sinistré en 2009, les secundo-accédants remettant sine die leur projet d'achat et privant ainsi le marché d'un grand nombre de biens recherchés par de potentiels acquéreurs. Avec la remontée des prix dans certaines zones dès l'automne 2009, ce comportement attentiste s'est peu à peu délité et on voit revenir petit à petit ceux qui veulent vendre leur bien pour en acquérir un second. Le principe du crédit-relais avait aussi échaudé beaucoup de secundo-accédants, la crise mettant en lumière un certain nombre de cas de ménages engagés dans un prêt-relais, en proie à des difficultés financières importantes à cause d'un premier bien qui ne trouve pas acheteur.

Le sursaut du marché constaté en début d'année a pour corollaire la hausse des prix, plus marquée pour les appartements qui sont plus demandés que les maisons. Globalement la baisse des prix sur l'année 2009 tend à disparaître, Century 21 annonce pour sa part une augmentation des valeurs des appartements de +9,28% entre le premier trimestre 2009 et le premier trimestre 2010, soit quasiment le niveau d'avant la crise. Le prix des maisons a grossi de 4,31% sur la même période. La baisse des prix qui avait favorisé l'accès du marché aux primo-accédants n'est plus qu'un souvenir, et la nouvelle inflation des prix fait reculer désormais la part de primo-accédants dans l'achat immobilier.

Le marché fait le yoyo et s'autorégule entre hausse des prix et transactions en baisse, qui entraînent à leur suite un réajustement des valeurs. Dans les régions où la hausse des prix est la plus forte, le volume des transactions a reculé plus nettement : c'est le cas en Haute et Basse-Normandie, Franche-Comté, et Pays de La Loire. Avec la remontée des prix, les secundo-accédants se sont rassurés quant à la vente de leur bien et ont remis en selle leur projet immobilier. L'excellente performance des taux de crédit reste une constante depuis plusieurs mois qui incitent les secundo-accédants à reprendre leur dossier.

Paris reste Paris, et l'immobilier une particularité : les biens ne perdent pas de valeur et la demande ne cesse pas. Les prix ont bondi de +11,3% en un an avec même +7,4% entre le dernier trimestre 2009 et les 3 premiers mois de 2010. Or le marché immobilier parisien intéresse avant tout les secundo-accédants compte tenu du niveau des prix. Ils sont clients de biens plus chers que ceux recherchés par les primo-accédants et surtout ils disposent d'une garantie avec leur premier bien. Le retour des investisseurs est également constaté sur la place parisienne avec un bond en avant de +30% au premier trimestre 2010.

Sur le reste du pays, Laurent Vimont anticipe une hausse des prix entre +1% et +3%, et une nette remontée du nombre de transactions par rapport à 2009. La solvabilité des ménages reste toutefois bien fragile et seuls des signes économiques encourageants pourraient conforter les Français dans leur projet immobilier.



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