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Immobilier : vers une baisse des prix

Alors que le marché immobilier donnait de réels signes de reprise depuis le début de l'année 2010, il semble s'affaiblir au second trimestre. Selon une étude de la banque HSBC, les ventes de logements, tant dans le neuf que dans l'ancien, s'infléchissent. Le contexte économique peu encourageant n'incite pas les potentiels acheteurs qui ne voient aucun élément favorisant le passage à l'acte. Les prix des logements anciens continuent de baisser très légèrement, tandis que les taux sont toujours à des niveaux historiquement bas.

Selon la FNAIM (fédération française des professionnels de l'immobilier), les prix des logements anciens se sont à nouveau contractés en avril : -0,2% après le recul du premier trimestre établi à -1,4%. Ce sont les appartements qui ont subi la baisse avec -0,9%, alors que les maisons progressent de +0,6% sur le mois passé.

Le constat de la banque HSBC est partagé par les économistes du Crédit Agricole qui anticipent eux aussi une baisse des prix de l'immobilier ancien de l'ordre de -3% sur l'année. Depuis fin 2008, chacun s'attendait à un effondrement du secteur immobilier avec une chute drastique des prix sur l'ensemble du pays. Il n'en fut rien, la baisse moyenne enregistrée atteint seulement -7% sur l'année 2009. Entre les années 2000 et 2007, l'immobilier a quasiment doublé en terme de valeurs, et le faible réajustement de l'année passée n'est pas jugé suffisant par les acheteurs. Il faudrait un recul supplémentaire de 10% voire 15% pour redynamiser le marché et restaurer la solvabilité des acheteurs. Malgré des taux de crédit excellents en-dessous de 4% sur toutes les durées, les intentions d'achat sont freinées par la conjoncture économique passable et le manque de signes forts qui redonneraient confiance.

Les primo-accédants qui sont le moteur du marché immobilier depuis début 2009 - ils représentent les deux tiers des acheteurs potentiels hors investisseurs - sont généralement les plus fragiles sur le plan économique : premiers touchés par le chômage et précarité des emplois. Les différentes mesures de soutien mises en place par le gouvernement ont permis à un grand nombre de primo-accédants d'acheter leur résidence principale, mais l'Etat envisage de réformer l'ensemble des aides, qui constituent des niches fiscales désastreuses pour les finances du pays. Le prêt à taux zéro ne sera plus doublé à partir du 1er juillet prochain, et le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt sera probablement remis à plat avant la fin de l'année. Quant aux taux de crédit, arrivés à un tel niveau, ils ne peuvent désormais que remonter. La marge de manoeuvre est donc réduite pour ceux qui avaient un projet immobilier.

De son côté, l'immobilier neuf a été essentiellement soutenu par les investisseurs en Scellier. Le secteur de l'achat-revente s'est totalement replié, les secundo-accédants préférant remettre sine die leur projet immobilier. Les prix n'ont pas reculé, il sont même augmenté, mais l'impact de la crise en 2010 devrait limiter les hausses à 1% ou 2%. Certaines zones plus touchées par la conjoncture défavorable subiront peut-être un recul des prix dans le neuf.



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