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Immobilier : mauvaise passe au premier semestre.

La production de crédits immobiliers au premier trimestre 2012 illustre le tableau économique morose. Elle enregistre un fort recul avec -33,1% par rapport au premier semestre 2011, alors que paradoxalement les taux de crédit atteignent des niveaux très bas. Le léger sursaut du mois de juin, significatif d'une reprise de la demande immobilière, n'en reste pas moins en retrait comparativement aux valeurs de l'an passé. Les premiers rejetés aux marges du marché sont les primo-accédants à qui on a supprimé le prêt à taux zéro dans l'ancien.

On est loin de 2007, année faste pour le marché immobilier avec un volume de crédits octroyés de 170 milliards d'euros. 2011 fut également un bon cru avec 160 milliards. Si l'année 2012 n'est pas terminée, il semble aisé d'anticiper une chute brutale de la production de crédits immobilier. Le premier semestre enregistre une contraction de 33,1% (39,2% au premier trimestre) en variation annuelle. Les crédits accordés par les banques devraient attendre 120 voire 110 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année 2012. Seul le mois de juin, toujours dynamique en matière d'offres de crédits (+8,9% par rapport à mai), a freiné quelque peu la tendance avec des prêts en baisse de 21,4% par rapport à juin 2011.

La demande est en berne malgré des taux de crédit très bas. Sans égaler le niveau historique de l'automne 2010, les taux immobiliers reculent depuis février et ont perdu un demi point depuis fin 2011. Le taux moyen pour juin s'établissait à 3,6% (hors assurances). En dépit de conditions favorables, les candidats à l'achat immobilier restent attentistes.

En cause le durcissement de l'accès au crédit impulsés par les nouvelles normes prudentielles imposées aux banques et la fin du PTZ+ dans l'ancien. Les primo-accédants se trouvent écartés du marché. Le raccourcissement de la durée moyenne des prêts qui a perdu un an depuis 2011 (206 mois en juin soit 17,16 années) est significatif de l'éviction des ménages modestes du marché immobilier. Les banques ne prêtent plus sur de longues durées, preuve en est la production en hausse des crédits de moins de 15 ans. En parallèle les prêts supérieurs à 25 ans se raréfient. La suppression du PTZ+ dans l'ancien constitue un obstacle supplémentaire pour les primo-accédants qui n'ont plus le pouvoir d'achat suffisant pour réaliser leur projet. La solvabilité de la demande s'est dégradée depuis le début de l'année en particulier pour les ménages de moins de 3 Smic.



Gerard Mihranyan

Par , le samedi 28 juillet 2012

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