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Crédit immobilier : nouvelle baisse des taux en avril.

Le printemps est souvent annonciateur de bonnes nouvelles. Un climat favorable à l'achat immobilier et une tendance qui s'installe dans la durée depuis le début de l'année. Force est de constater que les particuliers ne tirent pas profit de ces conditions favorables ; le volume de crédits octroyés depuis janvier est en chute vertigineuse. En période pré-électorale, l'attentisme n'est pas l'unique responsable de cette morosité de l'activité. Les banques resserrent les conditions d'accès au crédit, ce qui pénalise en premier lieu les primo-accédants.

Pour la première fois depuis mai 2010, les banques n'ont pas relevé leurs taux. Les conditions de refinancement des banques et le niveau de l'OAT 10 ans, quasiment à son taux le plus bas, influent sur la courbe des taux de crédit de manière positive : les courtiers Meilleurtaux.com et Empruntis font le constat d'un léger recul des taux d'intérêt en ce début d'avril, entre 0,10% et 0,15% en moyenne avec des efforts plus marqués sur les prêts à 15 et 20 ans. Le taux moyen sur 15 ans s'établit à 3,95% contre 4,05% en janvier, et autour de 4,15% sur 20 ans au lieu de 4,30% en début d'année.

Les banques choisissent de privilégier les prêts de courte et moyenne durée ; au-delà de 20 ans, les conditions se durcissent nettement avec des taux dissuasifs. Les chiffres mensuels de l'Observatoire Crédit Logement/CSA sont éloquents : la durée moyenne des prêts accordés en mars a nettement régressé pour passer de 212 mois (17 ans et 8 mois) à 204 mois (17 ans). Surtout, le volume des prêts d'une durée supérieure ou égale à 25 ans s'est contracté de 21,7%, du jamais vu depuis 2005.

Un recul brutal qui n'est pas une vraie surprise, puisque la clientèle des banques a évolué depuis janvier 2012. Les ménages modestes sont quasiment exclus du marché des crédits immobiliers, désolvabilisés par la suppression du PTZ+ dans l'ancien. Sans soutien public réel, la demande est atone, pénalisée de surcroît par le contexte économique peu engageant. Seuls les candidats avec un profil sans faille et un apport personnel conséquent (au moins 20%) trouvent grâce aux yeux des établissements bancaires. L'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire du secteur bancaire dans quelques mois incite fortement les banques à réduire les risques au maximum et à laisser de côté les demandes de prêt à long terme. Autre constat : les candidats à l'achat de leur résidence principale sont favorisés par rapport aux secundo-accédants ou même aux investisseurs locatifs. Pour ces deux types d'acheteurs, les taux sont moins performants.

Le résultat est un volume de prêts octroyés en très net recul : -48% en mars 2012 par rapport à mars 2011.



Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 9 mai 2012

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