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Crédit immobilier : resserrement du crédit, mythe ou réalité ?

Les banques n'ont aucun intérêt à fermer le robinet du crédit. Le crédit immobilier est le produit phare des établissements bancaires, les emprunteurs sont leur coeur de cible : avec une souscription à un crédit immobilier, les banques captent de nouveaux clients sur le long terme, avec la perspective de leur vendre d'autres produits (placements, assurances). Le durcissement des conditions d'octroi est pourtant une réalité tangible : demande d'apport personnel exigé entre 10% (pour les primo-accédants) et 20% (pour les autres emprunteurs), et durées d'emprunt plus courtes avec la quasi-impossibilité d'emprunter au-delà de 25 ans. Depuis la crise de la dette, les banques scrutent à la loupe les demandes de financement. Si elles se défendent de resserrer le crédit, il est aisé de voir dans cette politique sécuritaire un étranglement de la production.

Le recul de la production de crédit enregistrée en ce début d'année résulte en grande partie d'un repli de la demande : les candidats à l'achat immobilier font défaut, et ceux qui ont un projet passent difficilement à l'acte. Le contexte semble évidemment peu favorable, entre la crainte de l'avenir générée par la crise économique et l'attentisme lié l'échéance électorale. Le site Seloger.com constate une baisse significative du nombre de compromis de vente signés : il recule de 15% en 2012 en variation annuelle. Même constat chez le courtier Meilleurtaux qui chiffre à 19% en janvier et 18% en février la baisse des dossiers de prêt avec compromis déjà signés. En revanche, l'envie existe, puisque le nombre de dossiers d'emprunteurs en recherche de bien augmente de 11% en février.

Les banques bénéficient pourtant de conditions idéales pour prêter aux particuliers. La baisse de l'OAT 10 ans, le niveau très bas des taux de refinancement interbancaire et le niveau du principal taux directeur de la BCE leur offrent toute latitude pour faciliter le marché du crédit immobilier. Pour les particuliers, cette conjoncture alimente la baisse des taux de crédit : depuis janvier le taux moyen recule, de 4,31% il passe à 4,20% en mars. En parallèle le repli sensible des prix de l'immobilier sert les candidats à l'achat. Selon les analystes, les prix baisseront sur l'ensemble de l'année 2012 entre 5% et 15%. Voilà un facteur supplémentaire pour les acheteurs potentiels : la perspective d'une baisse plus importante retarde inévitablement le passage à l'acte. Si la baisse des taux se poursuit, le marché pourrait retrouver des couleurs, surtout que la saison de l'immobilier est désormais ouverte.



Noémie Palussière

Par , le mardi 13 mars 2012

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