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Crédit immobilier : taux en baisse et candidats refoulés.

Alors que les taux de crédit à l'habitat reculent depuis quelques mois, l'accès au crédit est de plus en plus difficile. Il ne s'agit pourtant nullement d'un paradoxe, mais de la juxtaposition de deux constats qui partagent la même cause : la crise. Le nombre de candidats à l'emprunt refoulés explose, tandis que les banques, qui bénéficient de taux plancher auprès de la Banque Centrale Européenne, serrent le robinet du crédit pour éliminer tout facteur risque.

Les taux de crédit immobilier sont en baisse depuis janvier dernier. Selon le courtier Credixia, les taux d'intérêt reculent sur toutes les durées : -0,15% sur les durées courtes jusqu'à 12 ans, et -0,10% sur les durées longues de 15 à 25 ans. Un emprunt sur 20 ans se négocie à 3,50% (hors assurances). En parallèle, les taux variables enregistrent un écart d'environ -0,40% par rapport aux taux fixes. Grâce au faible niveau de l'OAT 10 ans et au taux directeur de la BCE inchangé à 1%, les banques, désormais refinancées à faible coût, ont revu leurs grilles tarifaires en abaissant les taux d'intérêts des crédits immobiliers.

Ce geste commercial ne s'accompagne pas d'un effort supplémentaire pour relancer le crédit. Au contraire, les banques ont, depuis la crise de l'euro, une aversion du risque, tout du moins s'agissant de prêter des fonds aux particuliers qui ont un projet immobilier. Le volume du crédit s'est contracté de près de 50% en un an.

Les premiers touchés : les salariés en CDD qui ne trouvent plus aucune source de financement hormis le Crédit Foncier, seule banque à accepter les CDD à condition d'afficher 3 ans d'ancienneté (contre des taux plus élevés que ses consoeurs). Pour décrocher le Graal, il faut montrer patte blanche et afficher un profil idéal : emploi en CDI avec ancienneté, apport personnel d'au moins 20%, capacité d'épargne régulière, aucun découvert depuis de nombreux mois, taux d'endettement inférieur à 33%, et durée d'emprunt plus ou moins courte (inférieure ou égale à 20 ans). Ceux qui n'entrent pas dans les critères ou qui ne les réunissent pas tous se voient proposé un taux dissuasif, quand ils ne sont pas purement et simplement écartés. La sélection se fait de plus en plus drastique, et la perspective qu'elle s'assouplisse a peu de chance de se produire avec une remontée probable des taux dans les prochains mois.



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 31 mai 2012

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