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Immobilier : tous les curseurs en baisse.

Malgré une hausse des prix continue, l'année 2011 affiche un record du nombre de transactions à plus de 850 000, soit une hausse de +9% par rapport à 2010. Avec une distinction très nette entre Paris et la province : la pénurie de logements dans la capitale n'a pas fait défaut ; couplée à une très forte hausse des valeurs, le manque de logements en Ile-de-France traduit un recul des ventes de 8%. En province en revanche, la perspective imminente de l'entrée en vigueur de la nouvelle taxation des plus-values a boosté les ventes de résidences secondaires. Certains départements comme le Tarn ou les Pyrénées-Atlantiques enregistrent une hausse de l'activité supérieure à 20%. Autre effet d'aubaine à l'envers, la suppression au 1er janvier 2012 du PTZ+ dans l'ancien. Nombre de primo-accédants ont anticipé leur projet.

Le contexte est donc tout autre en 2012. Le durcissement de la fiscalité des plus-values, la disparité programmée du Scellier et le recentrage du PTZ+ sur le neuf ont un impact immédiat sur la demande. La Banque de France note un très net recul de la production de crédits à l'habitat : -36% au premier trimestre par rapport à la même période l'an passé. Février est le mois le moins performant depuis 2 ans et demi s'agissant du volume de crédits accordés. Les économistes parlent d'une contraction totalement imprévue par son ampleur. Ils anticipent un repli du nombre de transactions de l'ordre de 15% à 20% pour l'année.

Mais la déprime est aussi imputable aux banques qui se montrent beaucoup plus restrictives dans la sélection des candidats à l'emprunt. Les nouvelles règles prudentielles et l'obligation d'augmenter leurs fonds propres les contraignent à resserrer le crédit pour limiter les risques. On en a déjà parlé, les meilleurs profils (taux d'apport personnel élevé, situation irréprochable) sont les seuls à intéresser les banques. Tout cela dans un contexte domestique focalisé sur les prochaines élections : on attend, on attend, que le candidat élu engage des actions en faveur de l'accession à la propriété ou soutienne le marché locatif.

Reste à évoquer le niveau des prix qui n'a cessé d'augmenter depuis une décennie. L'amorce de baisse ces derniers mois ne permet pas de revenir à des seuils raisonnables en phase avec le pouvoir d'achat des ménages. Quand le revenu des Français a augmenté de 26% en dix ans, le niveau des prix immobiliers a quasiment doublé sur l'ensemble de la France et presque triplé à Paris. Il est temps de revenir à des valeurs plus conformes au pouvoir d'achat. Les prévisions vont bon train, chacun anticipe une baisse des prix dans des proportions variables selon les zones sans avancer de chiffres précis. Et une contraction très pessimiste de l'activité. Le mois de juin sera déterminant pour connaitre l'avenir du marché immobilier.



Noémie Palussière

Par , le mardi 15 mai 2012

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