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Crédit immobilier : un rapport qui se veut rassurant.

L'érosion de la production de crédit immobilier. Elle atteint 5% par rapport à 2010 soit 160 contre 168 milliards d'euros. L'année 2012 confirme la tendance avec un repli très marqué de 25% en glissement annuel. Les prévisions annoncent une chute du montant des crédits immobiliers accordés pour toute l'année en cours, en corrélation avec une conjonction de plusieurs facteurs : évolution incertaine de la crise de la dette, entrée en récession économique, réduction de l'avantage Scellier, recentrage du PTZ+ sur l'immobilier neuf, réforme de la fiscalité et attentisme en période électorale. S'invite dans le tableau une baisse des prix des logements, pour l'heure modérée, mais qui devrait s'affirmer en 2012.

Ce recul des prix pourrait mettre en péril la stabilité financière du secteur bancaire compte tenu du décalage engendré entre les montants empruntés et la valeur réelle des biens acquis. Depuis septembre 2011, l'ACP demande aux banques de respecter des principes de gestion rigoureuse des risques, en clair resserrer les conditions d'octroi autour des clients les plus solvables. L'étude menée sur la production de crédit entre janvier et octobre 2011 fait intervenir 3 indicateurs. Le premier concerne le montant moyen des prêts qui auraient reculé, sauf pour l'investissement locatif en très légère hausse. Le taux d'effort reste conforme à la règle admise, à savoir 33% maximum. Il descend en moyenne à 30,8% en octobre. Le deuxième évalue le ratio entre le montant du prêt et la valeur du logement acquis : il recule pour passer de 84% en janvier à 79% en octobre. Ce taux est logiquement plus élevé pour les primo-accédants à 83%, contre 75% pour les autres acquéreurs de leur résidence principale. Seul un emprunteur sur 10 emprunte plus que la valeur du logement. Troisième donnée, la durée moyenne du prêt : elle progresse très légèrement mais reste toujours autour d'une vingtaine d'années. Elle pourrait diminuer pour les prêts accordés après octobre 2011. La chute de la production de prêts à l'habitat est en partie imputable à l'éviction des primo-accédants de l'accès au crédit : remontée de taux et contraction des aides. Les emprunteurs actuels ont un pouvoir d'achat plus élevé et ont puisé dans leur épargne assurance vie en fin d'année, ce qui leur a permis d'augmenter leur apport personnel, et de réduire dans la foulée la durée d'emprunt.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 28 février 2012

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