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Crédit : les banques accusées de ne pas répercuter totalement la baisse des taux directeurs.

Voici en résumé la conclusion tirée par le CLCV (consommation, logement et cadre de vie), l'association nationale des consommateurs et usagers. L'organismes constate en effet une déconnexion entre les taux directeurs et les taux du crédit aux particuliers.

Depuis le début de la crise financière il y a déjà 5 ans, les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne n'ont cessé de reculer. Le principal taux directeur s'établit aujourd'hui à 0,25% consécutivement à la dernière baisse du 8 novembre 2013. Ce taux est sous la barre de 1% depuis juillet 2012. Le taux de facilité de dépôt à la BCE au jour le jour est quant à lui à 0,00% depuis cette même date. Ce taux agit comme un seuil plancher sur les taux du marché monétaire, et oblige les banques à avoir recours aux prêts interbancaires pour obtenir des placements plus rentables.

Depuis 5 ans, les banques ont pu se refinancer à des coûts très faibles et constituer un coût de ressources également très faible grâce à la politique monétaire de la BCE. En conséquence les taux des prêts consentis aux particuliers ont eux aussi diminué, mais la baisse n'est pas proportionnelle à celle des taux directeurs. Les banques n'auraient répercuté que partiellement la politique de taux bas de la BCE, leur permettant d'augmenter leur marge brute sur les crédits comme l'a constaté l'Autorité de Contrôle Prudentiel.

L'étude réalisée par le CLCV montre que le coût du crédit pour les particuliers aurait pu être plus faible, notamment pour les crédits à la consommation. Alors que les taux du marché interbancaire sont inférieurs à 1% (exemple avec la moyenne de l'Euribor 12 mois entre 0,50% et 0,60% depuis janvier 2013), le crédit renouvelable est toujours proposé à un taux autour de 15%. Le grief porte moins sur les crédits immobiliers dont les taux fixes sont indexés sur le taux de l'OAT 10 ans. L'emprunt d'Etat a atteint des seuils historiquement bas, favorisant du même coup des niveaux très bas pour les taux du crédit immobilier. Le crédit immobilier étant un produit de conquête, les marges sur le crédit à l'habitat sont traditionnellement faibles, contribuant par ailleurs à la faiblesse des taux.

Le CLCV s'interroge également sur les mécanismes de financement du crédit : quel est le coût réel de la ressource pour les banques et par conséquence leur marge brute ? Il est aujourd'hui difficile d'évaluer la marge des différents supports de crédit, les banques étant peu dissertes sur le mix de ressource qu'elles utilisent pour le financement des crédits. L'organisme souhaiterait que les pouvoirs publics mettent en place un observatoire des taux et marges sur les crédits, afin d'offrir plus de clarté aux particuliers quant aux politiques commerciales des banques.



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 2 décembre 2013

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