La dernière note de conjoncture du Crédit Foncier confirme, si besoin est, la morosité ambiante. Le marché de l'immobilier ancien, mais le neuf ne fera pas exception, est en perte de vitesse en 2012. Rien de surprenant dans un paysage économique plus que dégradé, marqué par des perspectives de croissance quasi nulles, où l'incertitude à court et moyen terme ne provoque qu'inquiétude, engendrant dans le même temps un sentiment d'attentisme de la part des ménages.

Le fort décrochage de la demande depuis l'été dernier a entraîné un recul du volume des transactions que le Crédit Foncier estime atteindre -20% sur l'ensemble de l'année 2012. Certains marchés résistent pourtant, comme Paris et l'Île-de-France, zones habituellement caractérisées par une pénurie de biens à vendre. Ici le volume des ventes a augmenté de 13% par rapport au premier trimestre 2011, et ce malgré une forte chute du nombre de transactions sur les mois de février et mars. Le mois de janvier fut marqué par une recrudescence de l'offre par des vendeurs poussés par la réforme des plus-values. Depuis le nombre de logements mis en vente couplé à la baisse de la demande fait chuter le volume des transactions de 16% à Paris et de 21% en Île-de-France, mouvement qui reflète la tendance générale.

Les prix ne baissent pas dans les mêmes proportions. Ils se sont stabilisés en Île-de-France par rapport au premier trimestre de l'an passé et ne reculent que de 1% dans la capitale. En variation annuelle, les chiffres restent dans le vert en raison des fortes poussées observées au cours des 2ème et 3ème trimestres 2011. En province, le recul du premier trimestre est minime pour les appartements (-0,4%), plus significatif pour les maisons (-1,3%). Cette stabilité relative devrait perdurer uniquement dans les zones tendues comme la région francilienne ou le pourtour méditerranéen, ailleurs l'érosion de la demande devrait conduire à un repli des prix plus appuyé durant le cours de l'année.