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Immobilier parisien : les familles exclues du marché.

On connaît la cherté de l'immobilier parisien. En quelques années, le pouvoir d'achat immobilier des parisiens a fondu comme neige au soleil, plus rapidement que dans les régions et dans les grandes agglomérations françaises. L'évolution des prix a été constante durant les 10 dernières années, la légère accalmie de 2009 ayant rapidement été compensée. Une étude de l'ADIL 75 (agence départementale d'information sur le logement) dresse la typologie des acheteurs parisiens. Les familles avec enfant semblent d'emblée exclues du marché, la surface nécessaire pour se loger n'étant plus abordable.

Les acheteurs parisiens sont majoritairement des célibataires ou des couples sans enfant. L'ADIL 75 a étudié sur dix ans l'évolution du marché immobilier de la capitale. La progression des prix, continuelle depuis 2001 (le léger trou d'air de 2009 semble aujourd'hui anecdotique), a modifié la typologie des acheteurs. La hausse moyenne pour un appartement ancien à Paris sur les 10 dernières années a atteint 175%, tandis que la moyenne française se situe à 139%. Paris confirme son statut de ville la plus chère de France à plus de 8 300€ le mètre carré, quand Nice ou Lyon affiche des moyennes entre 3 100€ et 3 800€. Le pouvoir d'achat immobilier d'un Parisien a diminué de 40% en 10 ans.

Grande responsable de cette flambée des prix, la pénurie de logements. Un mal endémique que la capitale ne peut résoudre à cause du manque de foncier. Plus de 60% des logements parisiens ont été construits avant 1949 ! Depuis 2001 à peine 8 000 logements neufs se sont ajoutés au parc immobilier. Sur la même période, 109 000 résidents supplémentaires sont venus grossir le nombre des habitants parisiens. L'étude de l'ADIL complète l'explication de cette inflation des prix par le niveau favorable des taux de crédit et les aides à l'acquisition.

Les familles ne sont plus acheteuses, les grandes surfaces n'étant plus à leur portée. En 10 ans, le prix d'un logement parisien a été multiplié par 2,8. Un couple qui pouvait se payer un appartement de 51m2 en 2001 ne peut aujourd'hui s'offrir qu'un maigre 29m2. Les locataires sont donc majoritaires, ils représentent 56,2% des ménages parisiens, tandis que la moyenne française des foyers propriétaires de leur logement est de 57%. En 2011, 50% des acheteurs étaient célibataires, les couples sans enfant représentant 19%. Seuls 10% des acheteurs étaient des couples avec deux enfants, proportion qui se situait à 16% il y a 10 ans. Les familles sont obligées de se reporter sur la banlieue si elles veulent devenir propriétaires leur logement.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 19 juin 2012

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