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Immobilier : chute des ventes et résistance des prix.

Les ventes dans l'immobilier ancien ont chuté entre 17% et 40% depuis le début de l'année. En parallèle de ces chiffres inquiétants, la Chambre des Notaires constate une forte résistance des prix dans les zones tendues. Le marché de l'ancien décroche, mais les prix des biens ne mollissent pas. Acheteurs potentiels et vendeurs s'observent à distance, d'un côté ceux qui attendent un recul des prix pour s'engager, de l'autre ceux qui ne veulent pas perdre un euro de leur plus-value.

Les six premiers mois de l'année ont été peu amènes pour le marché immobilier. Réforme des plus-values entraînant une taxation plus lourde, durcissement des conditions d'accès au crédit mené par des banques elles-mêmes en difficulté de financement, période électorale naturellement propice à l'attentisme, suppression du PTZ+ dans l'ancien, le tout dans un contexte économique qui ne suscite qu'inquiétudes et le marché de l'immobilier ancien se retrouve quasiment à l'arrêt. Après un mois de janvier qualifié d'exceptionnel par les professionnels (vendeurs pressés de finaliser avant l'entrée en vigueur du nouveau barème de taxation des plus-values), les mois suivants n'ont cessé de se dégrader perdant jusqu'à 40% de volume.

Pourtant les prix ne faiblissent pas. Il n'y a là aucun paradoxe. Comme le nombre de transactions se réduit, les prix se maintiennent. Les vendeurs ne souhaitent pas négocier à la baisse au risque de rogner sur leur plus-value, alors que la fiscalité est devenue moins avantageuse. Echaudés par le contexte anxiogène, les acheteurs potentiels remettent leur projet sine die dans l'espoir que les prix baissent de manière significative. Une dichotomie qui freine le marché et inquiète l'ensemble des professionnels. Les délais de transaction se sont considérablement allongés, de deux à trois mois il n'est plus rare qu'ils atteignent jusqu'à douze mois.

Les banques ont néanmoins rouvert les vannes du crédit, tout en réduisant le facteur risque. Les taux d'intérêt sont très attractifs, en baisse d'un demi point depuis janvier. Les établissements bancaires n'hésitent plus à offrir un taux encore plus performant aux bons profils, ceux qui présentent un dossier sans faille avec apport personnel conséquent (minimum 20%). Sont pénalisés les primo-accédants, généralement les ménages modestes sans apport substantiel, privés depuis janvier de l'aide au financement fournie par le prêt à taux zéro.

Cette suppression du PTZ+ a entraîné une baisse brutale de la solvabilité de la demande, mise en difficulté par le niveau des prix. Au premier semestre, les prix ont gagné en moyenne 1,5% (1,9% au deuxième trimestre). Le marché de l'ancien est déstabilisé d'un côté par le blocage de l'accession et de l'autre par le blocage du marché de la revente.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 21 août 2012

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