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Immobilier : la crise du logement neuf.

Les mois se suivent et se ressemblent. Les chiffres publiés par le ministère du logement confirment la crise profonde dans laquelle s'enfonce l'immobilier neuf. Mises en chantier, transactions et permis de construire chutent depuis le début de l'année, un repli remarqué qui rend pessimistes les professionnels du secteur quant à une amélioration prochaine.

Les mises en chantier reculent de 12% entre mai-juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. Les pronostics des experts tablent sur une baisse totale de 18% sur l'ensemble de l'année. Autre chiffre alarmant, le décalage entre les mises en chantier et les permis de construire : le pourcentage tombe à 70% sur les 7 premiers mois de l'année contre une moyenne habituelle de 80%. En cause, la suppression du PTZ+ dans le neuf qui conduit les primo-accédants à renoncer à leur projet, les difficultés rencontrées par les mêmes pour obtenir un prêt auprès des banques, et l'arrêt des programmes par certains promoteurs pour taux de commercialisation insuffisant. La barre des 300 000 mises en chantier devrait être tout juste dépassée, loin derrière la moyenne de 400 000 de ces trois dernières années, encore plus éloignée de l'objectif des 500 000 fixé par le gouvernement.

Les promoteurs toujours, qui peuvent désormais regretter les années Scellier. Le rabotage annuel de l'avantage fiscal rend le dispositif moins attractif. La baisse des ventes de logements neufs atteint 13,1% au premier semestre. Les promoteurs n'envisagent pas de dépasser les 75 000 logements vendus en 2012 contre 103 300 en 2011, déjà en retrait par rapport à 2009 (106 300) et à 2010 (115 050). Si le volume des ventes se dégrade, les prix ne s'infléchissent pas : le prix moyen du mètre carré d'un logement collectif gagne 2,1% sur un an, soit 3 190€ (stable pour le logement individuel avec un prix moyen d'une maison de 251 000€). Pour l'heure, les stocks sont maîtrisés, les promoteurs ne souhaitent pas brader les prix.

Relancer le secteur est la préoccupation des promoteurs qui soumettront prochainement au gouvernement des propositions pour faire baisser les coûts du foncier, alléger les coûts de construction et redonner le goût aux investisseurs pour le logement locatif.



Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 29 août 2012

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