Immobilier : la pierre papier s'envole au premier semestre 2012.
Dans un contexte anxiogène où la volatilité des marchés boursiers, le recul des rendements de l'assurance vie et les incertitudes pesant sur les règles fiscales refroidissent les meilleures intentions, les épargnants se tournent plus volontiers vers la pierre papier. Selon les derniers chiffres publiés par l'Aspim (association française des sociétés de placements immobiliers), les SCPI ont la cote. Les sociétés civiles de placement immobilier font un bond de +29% sur les six premiers mois de l'année, record historique pour cette classe d'actifs. Le rendement moyen offert constitue l'atout principal de ce type de placement pour ceux qui ont le temps de laisser fructifier leur investissement.
Les SCPI ont collecté 1,24 milliards d'€ au premier semestre 2012, soit 29% de mieux que les six premiers mois de l'année 2011. C'est bien au-delà des quelque 900 millions d'€ collectés sur les années 2008 et 2009. Un engouement sans précédent qui porte essentiellement sur l'immobilier d'entreprise (+37,5%). En revanche, les SCPI logement sont dans le rouge avec un repli de 74% par rapport au premier semestre 2011. Cette baisse brutale concerne les logements relevant du dispositif Scellier dont l'avantage fiscal s'est fortement érodé en 2012 (13% de déduction fiscale pour les logements BBC) : 6,9 millions collectés contre 66,2 millions l'an passé sur la même période. La capitalisation totale des SCPI atteint 25,74 milliards d'€ au 30 juin 2012.
Grâce à une gestion optimisée par des professionnels du secteur, les SCPI offrent un rendement moyen de 5,16%, loin devant les 3% affichés de l'assurance vie en 2011 ou du rapport de l'immobilier locatif en direct. Entre 2002 et 2011 la performance globale des SCPI atteint +10,07%. Un rendement élevé n'est pas la seule caractéristique de la SCPI. Le système de part permet de devenir propriétaire à partir de quelques centaines d'€. S'il y a achat à crédit, les revenus générés permettent de réduire l'effort d'épargne. La répartition de l'investissement sur plusieurs types d'actifs immobiliers mutualise les risques éventuels. Même si la SCPI est un produit d'épargne de moyen et long terme, les porteurs de parts peuvent revendre tout ou partie de leur portefeuille tout au long de l'année sur le marché secondaire. La performance élevée doublée d'une très faible volatilité du produit garantit à l'épargnant une sérénité que ne lui offrent pas les actions, les SICAV et les livrets bancaires.

Par Gerard Mihranyan, le lundi 17 septembre 2012