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Immobilier : le neuf en chute libre.

Affection de longue durée pour l'immobilier neuf. Depuis le début de l'année, le marché du neuf est anémique. Pour le premier semestre 2012, le volume des mises en chantier rétrécit comme peau de chagrin et le nombre de permis de construire recule inexorablement. Les économistes tablent sur une seconde moitié de l'année toujours privée d'air. Les chiffres sont les preuves tangibles de la crise.

Selon le ministère du Développement durable, les mises en chantier entre avril et juin 2012 enregistrent un repli de 14% par rapport à la même période de 2011. Juin recule de 0,8% face au mois de mai. Le deuxième trimestre 2012 perd 3,1% par rapport au premier trimestre. Les mises en chantier dans l'individuel et dans le logement de résidence sont plus touchées que le logement collectif : elles plongent respectivement de 11,5% et 27,2% (-9,9% en collectif). Pourtant, sur un an entre juillet 2011 et juin 2012, les données restent dans le vert avec une progression des mises en chantier de +2,7%. La belle vigueur du marché du neuf au cours du second semestre 2011 est en contraste total avec l'activité de ces premiers 6 mois de 2012.

Le nombre de permis de construire affiche la même morosité : près de -4% au deuxième trimestre par rapport à la même période en 2011. Des disparités sont à signaler. Alors que le logement collectif bondit de +11,9%, le logement individuel se replie de 17,3%. Sur un an (juillet 2011-juin 2012), les chiffres restent tout de même positifs avec +10% de permis de construire accordés.

La Fédération Française du Bâtiment s'inquiète sur deux fronts : les ventes en locatif dont l'évolution est subordonnée à la disparition du Scellier et l'accession à la propriété, en premier lieu l'accession sociale et la primo-accession. Les ménages modestes et les primo-accédants sont progressivement exclus du marché par les conditions drastiques d'accès au crédit appliquées par les banques. Certains pratiquent même l'auto-censure, inquiets des menaces qui pèsent sur leur stabilité financière (chômage, pouvoir d'achat en baisse, prix des logements). Le financement d'un projet immobilier pour les plus fragiles devient quasiment illusoire, les banques exigent un apport personnel élevé (20% du montant du projet) et prêtent sur des durées raccourcies. La FFB attend fébrilement que le gouvernement agisse vite en mettant en place des mesures de soutien à la construction telle que la cession du foncier à titre gratuit aux collectivités territoriales, mesure qui ne devrait toutefois pas voir le jour avant 2013.



Noémie Palussière

Par , le jeudi 2 août 2012

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