Rentabiliser la renégociation de votre prêt.
Le niveau atteint par les taux d'intérêts du crédit immobilier n'a  jamais été aussi bas. Ils viennent de battre le record établi à  l'automne 2010. Avec une moyenne de 3,23% sur 20 ans, jamais emprunter  n'a coûté aussi peu cher. Ceux qui ont souscrit un prêt à un taux  supérieur sont également en droit de profiter de la performance des  taux. A condition que l'opération de renégociation soit rentable.
Avez-vous intérêt à renégocier ?
Pour  que la démarche soit pertinente, il faut que l'écart entre le taux  initial et le taux renégocié soit d'au moins 1%. Les prêts de longue  durée au-delà de 20 ans peuvent envisager l'opération avec un écart  minimal de 0,7 point, car une baisse sensible du taux reste  intéressante, pour la simple raison que les premières années  correspondent à la période de remboursement des intérêts. 
Cela  signifie que la demande de renégociation doit intervenir dans le premier  tiers du prêt : dans les 5 ans pour un crédit de 15 ans, dans les 7 ans  pour un prêt de 20 ans, etc. Si vous êtes déjà dans la période de  remboursement du capital, l'opération n'a aucun sens. Pour en être sûr,  vérifiez avec votre banquier le tableau d'amortissement. D'une manière  général, si la durée de remboursement restante est d'au moins 10 ans et  que le capital restant dû s'élève au moins à 50 000€, renégociez avec  votre banquier ou faites racheter votre prêt par la concurrence. 
Si  vous avez emprunté en 2008, 2009 ou 2011, votre dossier est sans doute  recevable. Si vous n'avez pas profité des taux historiquement bas durant  l'année 2010 pour réviser votre crédit, vous pouvez l'envisager  maintenant. Le taux sur 20 ans a perdu en moyenne 0,84% depuis janvier  2012. 
Renégocier avec votre banquier
Cas de  figure le plus simple, votre banquier accepte de renégocier les  conditions de votre crédit. Si vous êtes un bon client de la banque,  c'est-à-dire que vous avez souscrit d'autres produits et services chez  elle, il y a de fortes chances que votre conseiller personnel revoit les  termes du contrat. Un avenant vous sera proposé et vous disposez de 10  jours pour l'accepter. A part les frais de dossiers que la banque peut  éventuellement prendre en charge, l'opération ne vous coûtera rien. 
C'est  le scénario idéal, mais peu fréquent. Pour la banque, l'opération n'est  pas rentable, puisqu'elle a financé votre prêt sur le marché à un taux  supérieur. N'hésitez pas à pousser la porte de la concurrence, quitte à  retourner voir votre banquier avec des arguments en mains. 
Faites racheter votre prêt
Si  l'univers de la banque vous intimide, faites appel à un courtier en  crédit (Empruntis, Meilleurtaux, CAFPI,...). Vous gagnerez du temps et  de l'argent, car l'intermédiaire fera jouer son réseau de banques  partenaires pour vous obtenir le meilleur taux. Sa rémunération n'est  due qu'avec la conclusion de l'affaire. Demandez-lui un devis pour  connaître le coût et le gain réel de l'opération.
Faire racheter votre prêt par une autre banque implique des frais : 
-  les indemnités de remboursement anticipé dues à la première banque. La  loi prévoit qu'elles ne peuvent excéder 6 mois d'intérêts des sommes  remboursées, dans la limite de 3% du capital restant dû. Les indemnités  ne sont pas légalement obligatoires ; pour être applicables, elles  doivent avoir été précisées dans le contrat de prêt.
- les frais du  transfert de garantie. Si vous avez eu recours à une hypothèque, la  seconde banque doit obtenir la mainlevée de l'hypothèque pour en  inscrire une nouvelle (frais de mainlevée équivalents à environ 0,70% du  montant du prêt). Dans le cas d'un rachat de crédit, les banques  acceptent de se placer en second rang pour éviter les frais de  mainlevée, l'hypothèque de premier rang s'éteignant d'elle-même au bout  d'un an, puisque le prêt est intégralement remboursé à la banque  initiale.
Si vous bénéficiez d'un cautionnement mutuel (moins cher  qu'une hypothèque), vous récupérez environ 0,75% du Fonds mutuel de  garantie versé pour le premier crédit. Cela vous permettra de payer la  nouvelle caution pour le second prêt (entre 1% et 2% du montant du  prêt).
- et les frais de dossiers toujours négociables. 
Autre  source d'économie, changer de banque vous permet également de revoir  votre assurance de prêt. Délégation d'assurance ou assurance groupe  souscrite auprès de la nouvelle banque prêteuse, le courtier optimisera  là encore votre intérêt.
 
						 
				Par Gerard Mihranyan, le vendredi 11 janvier 2013

