Crédit immobilier : ralentissement de la hausse des taux.
Le dernier bulletin de l'Observatoire Crédit Logement/CSA fait état d'un ralentissement de la hausse des taux de crédit immobilier. Si les taux faisaient jusqu'alors écho à la progression des prix, le mouvement tend à marquer le pas. Va-t-il durer ?
Le point le plus bas des taux de crédit immobilier a été enregistré en octobre dernier. Jamais les taux n'avaient atteint un tel niveau depuis 60 ans. Le repli constant depuis l'automne 2008 a permis la performance record de 3,27% (taux fixe moyen octobre 2010). Depuis la courbe est ascendante et les taux ont repris plus d'un demi point en quelque 6 mois. La faute est portée sur les nouvelles normes prudentielles de solvabilité qui imposent aux banques de garantir leurs fonds propres, et impliquent un réajustement des marges sur les nouveaux crédits. Les banques ayant réalisé cet ajustement, la progression des taux se ralentit. Le taux moyen en juillet est stabilisé à 3,90%, un taux toujours performant, au niveau de celui enregistré en 2006 en pleine expansion du marché immobilier.
La solvabilité des ménages s'est néanmoins contractée et le coût d'un prêt aujourd'hui est supérieur de 5,5% à novembre 2010. Pour palier au renchérissement du crédit, les emprunteurs n'ont d'autre alternative que d'allonger la durée de leur prêt, six mois de plus en moyenne (212 mois) aujourd'hui par rapport au troisième trimestre 2010. L'apport personnel est également un levier primordial sur le coût du crédit : il augmente de 12% sur un an, une progression sensible qui dénote d'un changement du profil des acheteurs. Le marché de la revente s'est débloqué et les primo-accédants souvent à revenus modestes ne sont plus les acteurs principaux du marché immobilier.
Si la hausse des taux freine quelque peu, elle devrait néanmoins perdurer. Le contexte économique européen avec le problème des dettes souveraines renchérit le coût de l'argent. Les taux interbancaires (3 mois et 10 ans) qui déterminent les taux de crédit immobilier doivent continuer d'augmenter jusqu'en 2012 et entraîner dans leur sillage le même mouvement sur les taux immobiliers.