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Immobilier : et si la crise avait du bon !

Il semble inévitable que les taux remontent très progressivement.

Les rumeurs quant la surcote de la note de la France produisent déjà leurs effets sur l'OAT 10 ans, très volatile depuis quelques semaines. Rien ne permet de penser à une stagnation des taux de crédit immobilier, au contraire, les banques se sont déjà engagées sur la voie ascendante pour consolider leurs marges avant le bilan annuel. Dans un contexte dégradé peu propice à l'achat immobilier, les prix devraient suivre le mouvement inverse et compenser ainsi la perte du pouvoir d'achat.

Selon le courtier Meilleurtaux.com, 39% des banques partenaires ont relevé leurs taux à l'habitat en novembre, dans une moyenne de 0,10 point. A l'autre bout du spectre, seuls 10% ont réduit leurs taux. Dans un avenir proche, les établissements bancaires vont continuer d'ajuster les taux de crédit pour faire face à la remontée de l'OAT 10 ans. De 2,45% en septembre dernier, l'indice de référence pour déterminer les taux fixes est passé à 4,01% le 17 novembre, un bond spectaculaire qui n'a pas d'autre issue que d'impacter le crédit immobilier. La crise des dettes souveraines et les fortes hésitations quant au maintien de la note maximale du triple A pour la France durcissent les conditions d'accès au crédit. Les banques qui font encore des efforts commerciaux pour glaner quelques parts de marché sont donc plutôt rares, la tendance est à la reconstitution des marges et à la minimisation de la prise de risques.

Quel sera en parallèle le comportement des prix immobiliers ?

Depuis 10 ans le pouvoir d'achat immobilier s'est considérablement émoussé. Les prix des logements ont doublé sans que les revenus des ménages augmentent dans les mêmes proportions. La demande est restée forte et la pénurie dans certaines zones toujours qualifiée d'endémique. La rareté du foncier a accentué le phénomène et les diverses aides à l'habitat ont également contribué à une surévaluation des prix. La crise économique d'une grande sévérité oblige le gouvernement à serrer le robinet : la fin des avantages fiscaux, le recadrage des aides à l'habitat et le durcissement de la fiscalité liée à l'immobilier devraient réduire la demande et entraîner dans la foulée une baisse des prix. Une contraction de la demande qui profiterait aux prix et permettrait de compenser la hausse programmée des taux. Quel que soit le contexte, la pierre est toujours une valeur refuge. Ceux qui ont un projet immobilier et un profil emprunteur très séduisant devraient profiter de la situation.