Immobilier : l'acheteur type a vieilli.
Signe des temps, l'acheteur type d'un bien immobilier est devenu plus aisé et plus âgé.
La dernière étude du groupe PAP (de Particulier à Particulier) démontre que les plus de 40 ans sont désormais majoritaires dans le panel choisi par le média. Rien de bien surprenant au regard des prix de l'immobilier hexagonal : l'accession à la propriété est un rêve que de moins en moins de jeunes ménages peuvent réaliser.
Plus les prix augmentent, moins il y a d'acheteurs. Une lapalissade certes, mais qui rend compte de l'image du marché immobilier français. Malgré les mesures d'aides à l'accession à la propriété, en 4 ans, la proportion des acquéreurs de moins de 30 ans est passée de 32% en 2007 à 11% en 2011. L'érosion du pouvoir d'achat touche les plus modestes et logiquement les plus jeunes. Ceux qui peuvent prétendre à l'achat immobilier et accéder au crédit sont les plus de 40 ans : leur proportion dans les acheteurs totaux atteint près de 60%, quand ils étaient encore 44% il y a 4 ans. Ils sont représentés à 53% par les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, à savoir les cadres, les professions libérales et les retraités. Cette part a progressivement augmenté entre 2007 (38%) et 2009 (47%). A l'inverse, les catégories socio-professionnelles modestes, ouvriers et enseignants, voient leur part diminuer au fil des ans : 42% en 2007, 30% en 2009 et 25% aujourd'hui.
Les banques ont parallèlement durci l'accès au crédit.
La crise de 2008 est passée par là et celle qui sévit actuellement ne fait que marquer le trait. Acheter un bien sans apport personnel est désormais quasiment impossible, les sondés sont de moins en moins nombreux à l'envisager : ils étaient 21% en 2007, ils ne sont plus que 9%.
Si la motivation d'achat reste toujours le désir de devenir propriétaire (42,4%), les sondés souhaiteraient majoritairement le faire en centre-ville plutôt qu'en périphérie ou en milieu rural (78%). On constate d'ailleurs que l'érosion des prix des maisons vient corroborer ces chiffres. Dans la plupart des grandes agglomérations, le prix des appartements continue d'augmenter sensiblement, tandis que celui des maisons stagne voire recule. Le coût additionnel qu'entraîne l'éloignement des services, des commerces et du lieu de travail est un frein réel à l'achat d'une maison.