Immobilier : le bilan du PTZ+.
Le PTZ+ remplit-il ses objectifs ? Destiné à faciliter l'accession à la propriété au plus grand nombre, ce prêt à taux 0% présente un bilan mitigé pour le premier trimestre de l'année 2011. Si le nombre de prêts octroyés tient ses promesses, l'objectif social du PTZ+ est beaucoup plus nuancé et le gouvernement pourrait envisager un ajustement du dispositif pour le rendre plus efficace sans incidence sur le budget initial.
La nouvelle monture du PTZ a vu le jour en janvier 2011. Le PTZ+ doit correspondre à une demande forte dans les zones tendues (région Ile-de-France et grandes agglomérations), faciliter l'accession à la propriété du plus grand nombre avec une orientation affichée pour les logements présentant des performances énergétiques correctes. L'Etat attend 380 000 prêts signés pour cette année.
Après un démarrage un peu lent suite aux difficultés qu'ont rencontrées les banques pour mettre en place le dispositif, 200 000 prêts avaient été octroyés à fin juin, un chiffre conforme aux prévisions et qui, mathématiquement, devrait confirmer les prévisions. Si le résultat comptable est à ce jour plutôt rassurant, la SGFGAS (société de gestion du fonds de garantie de l'accession sociale à la propriété) qui gère le dispositif dresse un bilan social moins en phase avec l'objectif initial. Quand on dit "accession à la propriété pour le plus grand nombre", on sous-entend coup de pouce aux foyers modestes. Plus de la moitié des bénéficiaires du PTZ+ sont des ouvriers et des employés, quand près de 41% sont des cadres ou appartiennent à des professions libérales. Les jeunes ménages de moins de 35 ans sont les premiers bénéficiaires du PTZ+ en étant près de 65%. Quant à la répartition géographique, le prix des logements dans les zones tendues et l'inadéquation des prix au pouvoir d'achat immobilier expliquent le faible quota vendu sous dispositif PTZ+ : 18% des logements sur Paris et la Côte d'Azur, tandis que la zone C (zone rurale) recueille 39% des PTZ+ signés. Par ailleurs, le gouvernement voulait privilégier les logements écologiquement corrects grâce au PTZ+ en conditionnant le montant du prêt aux performances du logement. Les prix des logements ont fait la sélection : le neuf est trop cher, seulement 16% des logements vendus dans le cadre du PTZ+ sont labellisés BBC. Pour mémoire, un logement BBC coûte entre 10% et 20% plus cher qu'un logement classique. Le marché de l'ancien profite donc plus nettement du dispositif.
Réformer le PTZ+ devient une nécessité pour qu'il puisse enfin répondre aux objectifs prévus par le cahier des charges. Réorientation de l'enveloppe budgétaire vers les zones urbaines au détriment des zones rurales, et surtout rétablissement des conditions de ressources pour mettre l'accent sur les plus modestes. A ce jour le projet de loi de finances 2012 ne prévoit aucune modification.