Immobilier : toujours un placement sûr.
Les derniers chiffres de l'immobilier laissent entrevoir la fin d'une époque et le début d'une période de latence. Après 2 ans de hausses continues, les prix des biens ralentissent depuis juillet dernier, freinés dans leur élan par le contexte estival, dans un premier temps peu propice à l'achat immobilier et deuxièmement rempli d'incertitudes sur tous les fronts (politique, économique et financier). Faut-il acheter ? faut-il vendre ? Vendeurs et acheteurs attendent des réponses que l'entrée en vigueur de la nouvelle taxation des plus-values immobilières voudrait précipiter.
L'atterrissage se fait en douceur pour Paris et sa région. Les prix ont atteint des sommets proprement indécents qui font de la capitale française une des trois villes les plus chères au monde. Les étrangers alimentent le marché immobilier autour de 15% et cette proportion influe sans contexte sur le niveau des prix. Mais cela reste marginal au regard de l'autre facteur d'inflation : la pénurie de logements. A fin juin, la hausse des prix était de plus de 20% sur un an, une envolée spectaculaire qui marque le pas depuis l'été. Ralentissement des prix en Petite et Grande Couronnes, Paris suit doucement avec un léger tassement du volume des ventes : si l'on osait pronostiquer un recul des prix, une baisse autour de 10% ne ferait que nous reportez 6 mois en arrière. Il faut garder en tête que les prix ont atteint leur maximum, ils ne peuvent que baisser, car ils sont en décalage flagrant avec le pouvoir d'achat. Dans le reste de la métropole, les prix se contractent, peuvent même baisser dans certaines régions, seules les grandes agglomérations tirent toujours vers le haut étant donné la demande soutenue.
La toute neuve réforme sur les plus-values immobilières pourrait accélérer le processus en précipitant sur le marché un certain nombre d'offres qui auraient probablement tardé dans d'autres circonstances. Cela resterait probablement marginal, les vendeurs qui voudraient profiter des dernières semaines du cadre fiscal doivent y réfléchir rapidement pour mener à terme une vente avant le 1er février prochain. Cela implique que la signature d'un avant-contrat trois mois en amont. Ceux qui prévoyaient de vendre leur résidence secondaire vont peut-être préférer la louer pour faire gonfler une rentabilité que la suppression de l'abattement de 10% après la cinquième année de détention vient émousser.
L'immobilier locatif, malgré une rentabilité en baisse compte tenu du manque de parallélisme entre hausse des prix de biens et hausse des loyers, reste un placement intéressant. L'important est de choisir le produit rentable, à savoir les petites surfaces en grandes agglomérations, une denrée pour laquelle la demande ne tarit pas. Quant au dispositif Scellier, le gouvernement lui porte un nouveau coup pour l'année 2012 en réduisant l'avantage fiscal après l'avoir fait déjà en 2011. En tombant à 16%, le taux de réduction d'impôt perd de son attractivité, surtout qu'il concerne uniquement les biens labellisés BBC. Les autres écopent d'un faible 9%. Conscient que la mort définitive du Scellier fin 2012 serait une coup préjudiciable au secteur du bâtiment, le gouvernement prévoit de le prolonger jusqu'en 2015 tout en rabotant en peu plus chaque année l'avantage fiscal. Seule consolation : le Scellier intermédiaire ou Scellier social qui permet d'obtenir une majoration de 5% si le bien est loué 5 années après la période obligatoire de 9 ans (soumis à plafonds de loyers).
La période est-elle propice à l'achat immobilier ? Les taux de crédit sont toujours attractifs malgré une légère hausse depuis 7 mois. Un bon dossier arrive sans trop de difficulté à décrocher un taux légèrement en-dessous de 4% sur 20 ans (hors assurances). Les taux ont commencé à régresser à l'entrée de l'été, voire à baisser dans certains établissements bancaires. Investissement ou résidence principale, l'achat immobilier reste une valeur refuge pour tout propriétaire.